
© Franck André
Avec des impacts sur les trafics portuaires, les capacités de raffinage en France sont passées de 95 millions de tonnes (Mt) en 2009 à près de 82 Mt. Après l'arrêt des sites Total à Dunkerque et Petroplus à Reischstett, deux raffineries sont aujourd'hui menacées de fermeture si leur procédure de cession n'aboutit pas à Petit-Couronne (Petroplus) et Berre (LyondellBasell). Dans le même temps, les capacités de raffinage de Gonfreville (Total) ont été réduites. Pour l'Ufip, l'ajustement devrait se stabiliser en France, qui compte aujourd'hui dix raffineries, et se poursuivre en Europe. Sur le continent, la fédération professionnelle recense une dizaine de sites en phase de fermeture, de réduction de capacité ou de cession.
"Le pétrole sera toujours incontournable en 2035"
À confirmer sur la durée, la rentabilité du secteur s'est pourtant fortement améliorée l'an passé avec, au plan mondial, des capacités de production pétrolière stables (95 millions de baril par jour, Mbj), et une demande en progression de plus de 1 % (90,8 Mbj). En France, les marges brutes du raffinage ont ainsi doublé. Dans le même temps, la demande intérieure a reculé de 2,6 % pour s'établir à 75,3 Mt dont 52 % destinées aux carburants automobiles où le gazole poursuit sa progression (+ 7,5 %, 38 Mt). En croissance continue, 63 % de la distribution des carburants est assurée par les grandes surfaces sur fond de réduction du nombre des stations-services (11.662, soit 136 de moins en 2012).
Préserver le bouquet énergétique
Rappelant que la demande mondiale d'énergie devrait croître de 40 % d'ici 2035, les pétroliers entendent peser sur le débat actuel sur la transition énergétique." À hauteur de 27 % (contre 33 % aujourd'hui), le pétrole demeurera une source incontournable à cet horizon". Opportunité pour les ports, le gaz naturel deviendra la seconde énergie consommée et un complément jugé "indispensable" aux énergies renouvelables en développement. Dans ce contexte, l'Ufip appelle les pouvoirs publics à mener une évaluation des ressources, gaz de schiste inclus, dans le cadre du débat sur la transition énergétique. En parallèle, elle exhorte la poursuite des campagnes d'exploration en France et en Europe, des recherches sur les conditions d'extraction et une clarification sur les délais de procédures (voir en dernière page l'article sur le code minier). Échaudés par la taxe exceptionnelle sur les stocks évaluée dans le secteur à 500 millions d'euros en 2012, les pétroliers plaident aussi pour une fiscalité stable.