L’aluminium au plus bas, l’or et le sucre reculent

L'aluminium a atteint son plus bas depuis un an, le métal jaune a reculé après son sommet du 10 juin, alors que le sucre a accusé une légère baisse en raison d’une production attendue en hausse dans les principaux pays producteurs.
Le cours de l'aluminium a chuté la semaine dernière sur le London Metal Exchange (LME), lesté par une production excédentaire dans un contexte de crainte de récession défavorable à la demande en métaux industriels.
La tonne d'aluminium pour livraison dans trois mois s'y échangeait à 2.505,05 dollars le 17 juin 2022, contre 2.680 dollars sept jours auparavant.

"Les chiffres étonnamment élevés de l'inflation aux États-Unis et la fermeté du dollar américain qui en résulte" pèsent sur les prix des métaux de base, estime Daniel Briesemann, analyste pour Commerzbank.
Le LME Index, un indice qui intègre les prix de l'aluminium, du cuivre, du plomb, du nickel, de l'étain et du zinc échangés sur le LME, atteignait 4.238,3 points le 16 juin, soit une baisse de plus de 7 % en une semaine. Il s'agit de son plus bas niveau depuis décembre 2021.

Le marché de l'aluminium s'est complètement renversé, selon Daniel Briesemann. "Alors qu'une pénurie était encore anticipée il y a peu, le marché semble désormais considéré comme suffisamment, voire largement, approvisionné", affirme-t-il.
Le métal a enregistré le 16 juin un plus bas depuis près d'un an, à 2.487 dollars la tonne, effaçant les gains colossaux induits par la guerre en Ukraine qui avait fait culminer l'aluminium à son sommet historique en mars.

Sur la période de janvier à avril, le Bureau mondial des statistiques sur les métaux (WBMS) a estimé que le marché global de l'aluminium était excédentaire de 400.000 tonnes, alors qu'il était largement déficitaire pour l'ensemble de 2021, selon un rapport publié le 15 juin.

La Chine a notamment dopé ses exportations avec près de 677.000 tonnes d'aluminium exportées en mai, selon des données publiées début du mois. "Un montant record" d'après Daniel Briesemann, qui s'explique notamment par une reprise de l'activité des fonderies après les contraintes imposées pendant les Jeux olympiques au début de l'année et l'annonce par le gouvernement chinois "d'investissements accrus dans les infrastructures afin de soutenir l'économie".

Si la Chine est une grande consommatrice de métaux industriels, elle est également une importante productrice puisqu'elle représente actuellement environ 58 % de la production mondiale totale, selon le WBMS.

Les analystes alertent également sur le fait que la reprise économique en Chine repose sur des bases fragiles, le pays étant la dernière grande économie mondiale à maintenir une stratégie zéro Covid, qui repose sur le placement en quarantaine des personnes testées positives, des confinements ciblés ou encore des tests PCR obligatoires.

L’or recule

Le cours de l'or a ployé au cours de la semaine devant la vigueur du dollar, peinant à se maintenir à son sommet depuis début mai atteint le 13 juin en raison de la détermination de la Fed à remonter ses taux. Le 17 juin, l’once d'or coûtait 1.844,10 dollars, contre 1.871,61 dollars sept jours plus tôt en fin d'échanges. Le prix du métal jaune avait bondi le 10 juin alors que l'inflation avait atteint un record aux États-Unis, et atteint trois jours plus tard 1.878,41 dollars l'once, un sommet depuis un mois.

Mais l'inflation a aussi galvanisé le billet vert et les obligations d'État, deux autres valeurs refuge qui ont volé la vedette à l'or.
Ces actifs profitent en effet de la perspective d'une politique plus dure de la Fed. Et l'institution monétaire a répondu aux attentes des marchés en relevant le 15 juin ses taux de 0,75 point. "La crainte de plus de hausses des taux aux États-Unis limite sérieusement le potentiel de hausse de l'or", prévient Han Tan, analyste chez Exinity.

Mais certains acteurs du marché estiment que le métal précieux, qui s'inscrit en légère hausse (+ 0,9 %) depuis le début de l'année, peut avoir de l'intérêt pour les investisseurs. "Le prix d'une once est stable alors que les indices boursiers américains du S&P 500 et du Nasdaq perdent respectivement 22 % et 31 %", souligne John Plassard, analyste chez Mirabaud.

Le sucre hésite

Les prix du sucre se maintenaient à Londres, les agriculteurs étant tentés par d'autres types de cultures plus rentables, mais baissaient à New York, ralentis par une production excédentaire. Le sucre blanc de Londres a été mieux soutenu, l'Inde ayant limité les exportations de sucre blanc à 10 millions de tonnes pour la campagne de commercialisation en cours tandis que "le Brésil est en train de récolter sa canne à sucre et en transforme la majeure partie en éthanol", affirme Jack Scoville, analyste pour Price Futures Group.

L'augmentation des factures d'énergie et les coûts plus élevés des engrais se répercutent également sur les prix.
En parallèle, la production mondiale est menacée par le passage de la culture de la betterave sucrière aux céréales et oléagineux, devenus plus rentable depuis l'envolée des cours avec la guerre en Ukraine, rapporte l'agence Bloomberg. Cependant, Jack Scoville souligne que la production provenant du Brésil et de l'Inde, les deux plus grands producteurs de sucre au monde, "devrait être excédentaire, ou du moins conforme à la demande".

"L'approvisionnement et la production de sucre devraient augmenter après une pénurie récente", poursuit-il.
À New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet prochain valait 18,78 cents le 17 juin, contre 19,07 cents sept jours auparavant. À Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 561,40 dollars contre 564,30 dollars le vendredi précédent.

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