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Déçus, mais pas abattus. Les membres de l’association Saône-Rhin-Europe n’ont pu cacher leur morosité lors de leur assemblée générale annuelle, fin octobre à Besançon. Depuis leur dernière AG, le rapport Duron est passé par là, qui a reporté aux calendes grecques (après 2050) le projet de canal Saône-Rhin qu’ils défendent. Mais ils ont aussi manifesté leur détermination à continuer à œuvrer pour convaincre de la pertinence du projet, pour le cas où les circonstances redeviendraient plus favorables.
"Interpeller la société civile, pour la convaincre et la mobiliser"
À ce stade, l’association soutient dans un même élan les deux branches possibles Saône-Moselle et Saône-Rhin d’une liaison à grand gabarit entre mer du Nord et Méditerranée, sans renoncer à sa préférence pour la seconde. Sa motion adoptée en AG insiste sur les "contradictions" du gouvernement. Avec le Grenelle de l’environnement qui avait prévu un débat public sur Saône-Moselle/Saône-Rhin, avec sa propre volonté de développer les transports alternatifs à la route et avec l’Union européenne qui a inscrit le projet au rang des réalisations prioritaires avant 2030.
Dans ce contexte, faut-il continuer l’action ? Oui, répond l’association.
Pédagogie non polémique
"L’un des constats qui ressortent des derniers événements, et non le moindre, c’est la faiblesse du lobbying fluvial en France. Les organismes ou associations qui représentent la voie d’eau pèsent insuffisamment auprès des pouvoirs publics. Nous souhaitons continuer à interpeller la société civile, pour la convaincre et la mobiliser comme elle sait le faire pour une LGV, une route ou un tramway", expose Pascal Viret, le président de Saône-Rhin-Europe. Les actions de communication vont donc se poursuivre afin, pourquoi pas, d’aboutir à une modification du Snit dans un sens favorable, notamment à la prochaine échéance de révision du schéma dans cinq ans, après la présidentielle.
N’ignorant pas les oppositions à Saône-Moselle/Saône-Rhin, Pascal Viret souhaite que l’association reste dans son registre de la pédagogie non polémique. Le débat public aurait constitué un terrain idéal à ses yeux. Il n’en regrette que plus amèrement son interruption sine die il y a un an, "alors que les études technico-environnementales et socio-économiques étaient abouties".