L'australienne Qantas confirme son retour aux bénéfices

La compagnie australienne Qantas a annoncé jeudi 20 août avoir renoué de façon spectaculaire avec les bénéfices pendant l'année écoulée, portée par une politique agressive de réduction des coûts, et a annoncé dans la foulée avoir passé commande pour huit Boeing Dreamliners.
La compagnie Qantas a réalisé un bénéfice net annuel de 557 millions de dollars australiens (368 millions d'euros) au cours de son exercice décalé s'achevant au 30 juin, poursuivant dans la lancée de sa performance du premier semestre. Ce résultat contraste singulièrement avec les pertes colossales de 2,84 milliards de dollars australiens subies l'année dernière. Qantas a souligné que sa politique drastique de réduction des coûts avait porté ses fruits, avec des économies de 894 millions de dollars australiens qui lui ont permis de s'acquitter de certaines dettes. La chute des cours du carburant est également venue en soutien de ces résultats. Le bénéfice sous-jacent avant impôt - l'indicateur privilégié par la compagnie australienne qui exclut les éléments exceptionnels et les dépréciations d'actifs - est ressorti à 975 millions de dollars australiens. L'année précédente, il était en négatif de 646 millions de dollars australiens. La compagnie n'a pas annoncé de dividende mais a octroyé à ses actionnaires un retour sur capital exceptionnel de 23 cents par action, pour un total de 505 millions de dollars australiens.
Le directeur général de Qantas, Alan Joyce, a évoqué "l'un des plus grands retournements de situation dans l'histoire des entreprises australiennes". "Ce changement résulte d'un changement des fondamentaux : être plus intelligents avec nos coûts, plus rapides dans nos prises de décision, plus productifs avec nos actifs. Et sur ces bases plus solides, nous pouvons construire une compagnie plus forte".

Mieux sur tous les fronts

Qantas, plus grande compagnie australienne, a lancé début 2014 un programme de restructuration qui vise à réaliser 2 milliards de dollars australiens d'économies avant la fin de l'exercice 2016-2017, afin de mieux rivaliser avec sa concurrente Virgin Australia. Il prévoit la disparition de 5.000 emplois, la fin de certaines liaisons et le gel des activités de sa filiale à bas coût Jetstar.
"La situation s'est améliorée sur la quasi totalité des fronts", a dit à l'agence financière Bloomberg News Evan Lucas, analyste chez IG à Melbourne. "L'acquisition de Dreamliners signifie qu'ils vont proposer des dessertes qu'ils n'avaient pas proposées auparavant, en particulier en Asie".
La commande passée auprès de l'avionneur américain pour ces long-courriers est le signe d'une nouvelle phase de croissance pour la compagnie, a souligné Alan Joyce. "Nous sommes à mi-chemin de la plus grande et plus rapide transformation de notre histoire", a-t-il dit. "Nous avons réorganisé notre entreprise pour construire un avenir solide et durable - et parce que nous avons agi rapidement et pris des décisions difficiles au départ, nous avons des bases solides pour avancer", a-t-il ajouté.
Le bénéfice sous-jacent de la division internationale de la compagnie, qui était en grande difficulté depuis la crise financière internationale de 2008, est ressorti à 267 dollars australiens contre une perte de 497 millions au cours de l'exercice précédent. Qantas a expliqué ce retournement par une meilleure utilisation de ses appareils et l'augmentation de ses capacités sur les liaisons avec Los Angeles, Dallas, Vancouver, San Francisco, Santiago, Tokyo et Singapour. Les lignes intérieures ont elles dégagé un bénéfice sous-jacent de 480 millions de dollars australiens tandis que le fret s'est bien porté également.
Les huit Dreamliners doivent remplacer graduellement cinq Boeing 747. Le début des livraisons est prévu en 2017. Ces appareils "sont plus petits que les jumbos jets qu'ils vont remplacer. Nous allons avoir plus d'avions sans modifier beaucoup nos capacités, cela nous donnera de la flexibilité", a encore souligné le directeur général.
L'action Qantas, qui s'est nettement appréciée ces douze derniers mois, est partie à la hausse mais a clôturé en baisse de 6,12 %, à 3,53 dollars australiens. Et malgré ces résultats encourageants, l'agence de notation Standard & Poor's a expliqué que la note de crédit de Qantas, tombée à BB+ (catégorie spéculative) pendant les heures noires, resterait en l'état. Cette note rend plus difficile et coûteuse pour une entreprise de souscrire des emprunts. À moyen et long terme, améliorer la note "nécessiterait de voir plus de preuves de flexibilité et de solidité", a dit l'agence, tout en louant les mesures prises.

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