Le bénéfice net de Boeing au premier trimestre a diminué de 8,8 % à 1,22 milliard de dollars, principalement à cause d'une nouvelle charge de 156 millions de dollars liée à la détermination du groupe de Chicago de respecter coûte que coûte le calendrier du KC-46, entre la dernière phase des tests de développement et l'entrée en phase de production. "Nous procédons aux investissements nécessaires pour honorer nos engagements envers notre client, livrer le premier avion de série conformément au calendrier et nous préparer à lancer la phase de production", explique le PDG, Dennis Muilenburg. Au deuxième trimestre 2015, le constructeur aéronautique américain avait déjà inscrit dans ses comptes une charge nette de 536 millions de dollars liée à une hausse des coûts du développement de ce tanker dont les premières livraisons à l'armée de l'air américaine sont prévues d'ici août 2017.
"Boeing envisage de supprimer jusqu'à 8.000 emplois"
Boeing a toutefois contenu les dépenses liées au développement du 787, cet avion de nouvelle génération en matériaux composites, considéré par les analystes comme un gouffre financier. Ses coûts se sont établis à 28,65 milliards de dollars, en hausse de seulement 141 millions de dollars. Ceci représente 5 millions de dollars par appareil livré soit un recul de 80 % comparé au premier trimestre 2015. Conséquence : il y a eu une amélioration de la trésorerie disponible, notamment du "free cash flow", qui est un indicateur important parce qu'il est censé traduire les progrès du programme 787 en termes de rentabilité. Il s'est envolé à 1,2 milliard de dollars au premier trimestre. En principe, les coûts de production doivent commencer à diminuer lorsqu'un appareil atteint sa pleine phase de production. Or, pour ce qui est du 787 "Dreamliner", ils n'ont cessé d'augmenter depuis le premier trimestre 2012 lorsqu'ils ont commencé à être imputés dans les résultats de Boeing. L'avion n'est également toujours pas exempt de problèmes comme le montre la décision récemment de la FAA américaine d'ordonner des réparations sur certains moteurs susceptibles de s'éteindre en vol.
L'aviation civile : 64 % du chiffre d'affaires
Au final, le chiffre d'affaires trimestriel du groupe a dépassé les attentes à 22,63 milliards (+ 2,2 % sur un an), contre 21,44 milliards anticipés. La division aviation civile (BCA) – 64 % du chiffre d'affaires – a accusé un recul de 6,4 % de son chiffre d'affaires, pâtissant d'une charge de 70 millions de dollars liée à la division par deux de la production du 747 et à une baisse des livraisons, soit dix appareils de moins comparé au premier trimestre 2015. Boeing, qui envisage de supprimer jusqu'à 8.000 emplois principalement via des départs volontaires pour faire des économies, a maintenu inchangées ses prévisions annuelles. Il vise un chiffre d'affaires compris entre 93 et 95 milliards de dollars pour un bénéfice par action de 8,15 à 8,35 dollars, contre respectivement 93,73 milliards et 8,48 dollars attendus.