
Véhicule Renault Maxity électrique © Renault Trucks
À dix jours de l'entrée en vigueur du plan antipollution de Paris, l'inquiétude monte dans les rangs des transporteurs routiers. Et pour cause. Adopté le 9 février 2015, son volet fret interdit à compter du 1er juillet l'accès à la capitale de 8 à 20 heures aux véhicules de plus de 3,5 tonnes dont la motorisation est inférieure à Euro III. Appliquée aux comptes propre et public, cette interdiction couvre l'ensemble du territoire de la ville une fois passé le périphérique.
"Mesures d'accompagnement insuffisantes"
À partir de juillet 2016, le plan sera étendu hors week-end aux utilitaires de moins de 3,5 tonnes dont la motorisation est inférieure à Euro II. À la même date, les poids lourds concernés par la première vague seront interdit toute la journée. "Les camions Euro III et IV seront introduit progressivement dans le dispositif entre 2017 et 2020", indique Hervé Levifve. Invité lors de l'assemblée générale de l'OTRE Île-de-France, le conseiller technique à la Ville de Paris précise : "Le plan comprend des mesures d'incitation pour le renouvellement des véhicules vers des motorisations gaz et électriques". Au regard du prix de ces véhicules, l'aide proposée est très insuffisante aux yeux des transporteurs. Plafonnée à 9.000 euros par véhicule, elle est éligible une seule fois par entreprise dont le siège doit être à Paris ou dans les départements de la Petite couronne (92, 93 et 94).
Dérogation à demander
Appelées à s'étendre à toutes les métropoles françaises à compter de 2017 conformément à la loi sur la transition énergétique, ces mesures supposent à Paris une période de tolérance. Dans l'attente du système de vignette annoncée le 2 juin par la ministre Ségolène Royal, aucun dispositif visuel ne permet en effet de distinguer les motorisations des véhicules pour l'heure. Aussi jusqu'en octobre, les contrôles aléatoires viseront-ils avant tout à sensibiliser, suivis ensuite d'une verbalisation de classe III ou IV. Face à ces délais contraints, elle prévoit aussi des dérogations "non permanentes et sur support non falsifiables" à demander par écrit et étudier au cas par cas...