La démarche d’écologie industrielle territoriale (EIT) au port de Strasbourg avance dans le sens de son autonomisation. Son soutien financier public a été renouvelé cet automne mais la part privée venant des entreprises adhérentes continue d’augmenter pour approcher de la moitié : elle atteint 32.100 euros cette année, soit 43 % du budget total. Celui-ci est complété par l’Eurométropole de Strasbourg (14.000 euros), l’Ademe, la région Grand Est, le Port autonome (11.714 euros) et le Groupement des usagers du port (GUP) qui coordonne l’initiative.
"Les synergies mises en place entraînent des économies"
L’évolution du tour de table financier résulte de l’extension, certes modérée mais avérée, de cette EIT. Le programme rassemble une trentaine d’entreprises – sur les quelque 300 recensées sur la zone – et les actions concrètes font progresser son bilan économique et environnemental. "La baisse des dépenses qu’elles permettent représente désormais 400.000 euros par an pour l’ensemble des entreprises impliquées (soit cinq fois plus que le budget annuel de 74.500 euros, NDLR). Les synergies mises en place entraînent, par an, des économies d’eau de 700.000 litres et de gaz à effet de serre (- 3.300 équivalents tonnes de CO2) et la valorisation de plus de 3.500 tonnes de papiers et cartons", expose l’Eurométropole dans sa délibération en commission permanente de fin octobre dernier qui a attribué sa subvention annuelle.
Nouveau programme de trois ans
Parmi les concrétisations, la papeterie Blue Paper collecte les déchets de papier et carton afin de les recycler dans son process de production. Soprema, le fabricant de produits d’étanchéité pour le bâtiment, transforme les déchets de bois de ses voisins en gaz pour chauffer son usine. La nouvelle station de lavage de Rhenus Logistics, qui nettoie les camions à partir d’eaux usées retraitées, est ouverte à d’autres entreprises. Des achats mutualisés d’énergie et un service commun de réparation de palettes se sont mis en place.
Lancée en 2013, la démarche d’EIT entre désormais dans sa "phase 4". Programmée sur trois ans, celle-ci vise à conforter les synergies créées et à en instaurer de nouvelles, à définir une stratégie énergétique et à "construire une stratégie de communication" pour mieux faire connaître l’EIT, à commencer auprès des entreprises de la zone qui n’ont pas encore franchi le pas.