L’économie circulaire passe désormais par la voie d'eau

Les chargeurs utilisent davantage la voie d’eau pour le transport de déchets et autres produits recyclables en lien avec l’économie circulaire. Une solution légèrement plus chère que la route, mais dans la droite ligne des objectifs environnementaux à atteindre d’ici 2030.
"Je pratique la voie d’eau depuis deux ans seulement avec une plateforme située sur le port de Thionville-Illange, où nous recevons et transformons des déchets industriels", a expliqué Michel Gizthofer, président directeur général d’Eurogranulats, lors d’une conférence du salon Riverdating le 28 novembre 2019 sur le thème "L’Économie circulaire et le rôle du transport fluvial dans la gestion des déchets".
Cette société est spécialisée dans la valorisation des coproduits issus des industries sidérurgiques comme, par exemple, le laitier qui devient un matériau destiné à être utilisé en technique routière. La plateforme a réceptionné 40.000 tonnes en 2018 et 120.000 tonnes depuis le début 2019. "Nous avons mis en place un transport par barge entre l’aciérie de Kehl auprès de laquelle nous récupérons du laitier et notre plateforme de Thionville-Illange où nous disposons de 600 mètres de quai". Le transport fluvial mis en place est surtout constitué de flux allers et de "quelques" flux retours qui restent à développer davantage. Début 2020, un espace de stockage va être opérationnel sur la plateforme pour accueillir des terres inertes qui vont peut-être permettre la mise en place des flux retours plus réguliers.

36 bateaux contre 3.000 poids lourds

"Je découvre le travail avec des artisans-bateliers et j’en suis très satisfait, a témoigné Michel Gizthofer. Ils travaillent tous les jours, week-end compris, ils sont très disponibles. De notre côté, nous sommes organisés pour décharger les bateaux sans les faire attendre. Je sais que les 36 bateaux accueillis depuis 2019 m’ont évité la gestion de plus de 3.000 poids lourds. C’est un avantage".
Recyco, filiale basée à Isbergues dans le Pas-de-Calais du groupe Aperam, a présenté son expérimentation du transport fluvial pour un produit de type ferro-alliages. Cette expérimentation a été soutenue par Voies navigables de France dans le cadre du Plan d’aide au report modal (Parm).
"Recyco est une filiale du groupe Aperam, lui-même filiale du groupe Arcelor, et nous avons pour mission de récupérer et recycler les déchets industriels pour obtenir un produit réutilisable, souvent du chrome ou du nickel", a précisé la responsable de la société. Les industriels sont de plus en plus concernés par des obligations de valorisation et de recyclage et doivent aussi faire face à des coûts de mise en décharge qui s’élèvent.
"Nous avons testé le fluvial cette année car nous avons produit davantage de matière, donc récupéré davantage de déchets à valoriser et avons davantage de coproduits à transporter. Nous avons aussi choisi la voie d’eau pour sensibiliser le groupe Aperam à une démarche environnementale et pour réduire nos émissions", a poursuivi la responsable de Recyco. Pour celle-ci, la première difficulté a été de trouver les bons partenaires et les bonnes solutions en fonction du produit dont la densité est très élevée, donc très lourd, mais aussi dur et tranchant, sans forme prédéfinie. Cela signifie que ce produit peut endommager les bateaux, les grappins, etc. Il est complexe à charger/décharger. Il produit aussi du bruit et de la poussière. L’un des défis a été de réduire ces nuisances lors de la livraison du produit au groupe Aperam à Chatelet, situé à 200 km de Recyco.

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