L'émirat de Foujeirah veut s'imposer comme hub pétrolier vers l'Asie

Servi par sa position entre l'Asie et le Golfe, Foujeirah veut s'imposer comme une plateforme internationale de transport pétrolier. L'émirat a donc renforcé son terminal d'hydrocarbures en inaugurant le 18 septembre un premier quai pour supertankers, également le premier aux Émirats arabes unis, pour des navires de 300.000 tonnes de port en lourd.
Adossée au rocailleux mont Hajar et tournée vers la mer d'Oman, la ville de Foujeirah, capitale de l'émirat du même nom, est articulée autour de son port, dont le terminal pétrolier et les installations de stockage de brut ne cessent de grandir. En 2015, le terminal a traité 56 millions de tonnes de vracs liquides.
Le port de Foujeirah bénéficie d'un avantage stratégique clé : situé sur la mer d'Oman, il permet aux Émirats d'exporter la majeure partie de leur production pétrolière en évitant le détroit d'Ormuz que l'Iran menace régulièrement de fermer en cas de conflit majeur avec les pays de la région. Le pétrole produit en Arabie saoudite, au Qatar et en Irak doit, lui, transiter par ce détroit sensible.
"Nous sommes déterminés à inscrire le nom de Foujeirah et des Émirats arabes unis sur la carte des échanges pétroliers au niveau de la région et du monde", a déclaré à l'occasion le chef du département de l'Industrie et de l'Économie de l'émirat, cheikh Saleh ben Mohammed Al-Chargui.
Pour accueillir ces pétroliers, Foujeirah n'a pas hésité à "déplacer la montagne", relève un responsable du port. Il a en effet fallu immerger 22 millions de tonnes de rochers pour créer la nouvelle jetée en gagnant sur la mer. Les supertankers peuvent désormais s'amarrer dans un bassin d'une profondeur de 26 mètres.

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