L'engagement citoyen de CMA CGM

Alors que le groupe CMA CGM vient de signer un accord avec Brittany Ferries et d'annoncer le gel des taux de fret spot, son PDG, Rodolphe Saadé a brossé aux 16e Assises de l'économie de la mer un portrait de la conjoncture et du rôle d'une profession qui "se doit d'avoir la fibre patriotique".
L'intervention de Rodolphe Saadé, le dirigeant de la compagnie marseillaise CMA CGM, a fait partie des temps forts qui ont marqué les Assises de l'économie de la mer qui se sont déroulées les 14 et 15 septembre à Nice. Lors d'une conférence intitulée "Quel commerce mondial demain ?", il a voulu montrer l'image d'un armateur exemplaire.

Commentant sa décision de geler la hausse des tarifs spots sur l'ensemble des services jusqu'au mois de février 2022, il a expliqué à cet égard que, depuis quelques mois," la consommation partant à plein régime" dans un contexte de pénurie de navires, les taux n'ont cessé de progresser. Et d'illustrer son propos par le prix d'un conteneur de 40 pieds qui a atteint le niveau de 12.000 dollars entre Shanghai et Le Havre.

"Les arbres ne montent pas au ciel"

"Les arbres ne montent pas au ciel", a lancé le PDG de CMA CGM. Par cette initiative, le groupe, selon lui, "ne vise pas les remerciements de la part de la clientèle". Il assure que les marchandises doivent coûter moins cher aux consommateurs. Soulignant son attachement au pavillon français, il s'est dit convaincu que "toute entreprise se doit d'avoir la fibre patriotique". Selon lui, "renforcer la filière" constitue également une mission pour une entreprise.
Interrogé sur la difficulté de recruter des officiers français, Rodolphe Saadé s'est déclaré plus optimiste que son confrère Philippe Louis-Dreyfus, le président du conseil de surveillance Louis Dreyfus Armateurs. Il a déclaré : "Le Fontenoy du maritime répond à cette question. Je pense que la démarche est bonne. C'est une bonne initiative mais il reste beaucoup à faire".
Commentant l'accord signé avec son confrère breton Brittany Ferries, il a lancé : "On est présent dans un secteur pour gagner de l'argent mais pourquoi ne pas imaginer une solidarité entre armateurs".

L'e-méthane pas à l'ordre du jour

Réaffirmant que le groupe occupe bien le troisième rang mondial en termes de capacité devant le chinois Cosco, il a expliqué que "la crise a montré qu'une compagnie maritime suffisamment puissante peut répondre aux besoins du pays".

Au chapitre de la transition énergétique, dossier pour lequel il a toujours manifesté beaucoup d'intérêt, le PDG de CMA CGM a rappelé : "On travaille sur les bioénergies". Attendant beaucoup des carburants qui permettront d'exploiter des navires à zéro émission, il a toutefois mis en garde au sujet du méthane de synthèse : "Aujourd'hui, trouver du e-méthane sur le marché est impossible car ce carburant n'existe pas". Après avoir indiqué que le groupe avait acheté 25.000 tonnes de bioGNL, l'armateur a reconnu que cette quantité est largement insuffisante.

Quant aux tournures que prend le marché mondial dans cette période post-crise, Rodolphe Saadé a affirmé à son tour sa conviction selon laquelle les échanges avec l'Asie restent à l'ordre du jour mais que l'Europe "va toutefois chercher à s'approvisionner plus près".
Il a enfin estimé que le secteur devrait continuer à se tourner vers le numérique. Si des efforts ne sont pas fournis vers l'intelligence artificielle, l'internet des objets, (IOT), le risque est d'accuser rapidement du retard, a-t-il souligné.

Transport maritime

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15