L'entrée des Néerlandais dans Air France-KLM, une "méthode hostile"

L'irruption de l'État hollandais au sein du capital du groupe aérien Air France-KLM est devenue jeudi 28 février une affaire politico-diplomatique, la France appelant à trouver une "porte de sortie" face à une situation "incompréhensible". Mercredi soir, le gouvernement néerlandais a annoncé avoir achevé son opération de rachat de parts d'Air-France KLM et en détenir 14 %, soit presque autant que la France, dans le but de contrer l'influence de Paris dans le groupe de transport aérien.
"Trouvons ensemble une porte de sortie qui permette de renforcer" la compagnie aérienne, a affirmé sur Public Sénat le ministre de l'Économie français, Bruno Le Maire, qui attend des "éclaircissements" de la part de son homologue néerlandais, Wopke Hoekstra, qu'il recevra vendredi matin à Bercy.
L'acquisition de ces actions, réalisée sans que la France ne soit prévenue, devrait donner accès à l'État néerlandais au conseil d'administration du groupe, composé de 16 membres, dont deux proposés par l'État français et un représentant de l'État nommé par arrêté ministériel. La question du nombre de sièges dont il disposera relève "d'une décision du conseil d'administration d'Air France-KLM", selon un porte-parole du groupe.
Bruno Le Maire a qualifié l'opération "d'inamicale" et "d'incompréhensible", réitérant ses reproches à La Haye pour ne pas avoir prévenu Paris sur ses intentions estimant que cette opération "détruit de la valeur". Mercredi, le titre Air France-KLM a plongé de 11,74 % à 11,24 euros. Le président Emmanuel Macron lui-même est entré dans le débat et a appelé les Pays-Bas à "clarifier" leurs intentions.
Selon des analystes hollandais, l'État néerlandais a eu peur que KLM ne se fasse engloutir par Air France, et cherche à protéger les sociétés nationales à l'heure où le protectionnisme gagne du terrain en Europe et dans le reste du monde.
"Ce qui est frappant, choquant, violent c'est la méthode" des Pays-Bas, a estimé Michel Sapin, l'ancien ministre de l'Économie de François Hollande, ajoutant que cette "méthode hostile" de l'État néerlandais donnait une "très mauvaise image" de l'Europe. Selon le journal hollandais "AD", cette acquisition était planifiée depuis 2017.

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