Les 27 États membres réunis en sommet à Bruxelles ont demandé à leurs compagnies aériennes d'éviter le survol du Bélarus et réclamé "la libération immédiate" du journaliste opposant Roman Protassevitch et de sa compagne Sofia Sapéga, selon les conclusions du sommet européen. Le Conseil "condamne avec force l'atterrissage forcé d'un avion Ryanair à Minsk (...) qui a porté atteinte à la sécurité aérienne et la détention par les autorités bélarusses" des deux personnes, indique le document.
"Un incident sans précédent et inacceptable" aux yeux des Vingt-Sept
L'institution appelle également l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) à enquêter sur cet "incident sans précédent et inacceptable". Il invite aussi à "élargir dès que possible la liste des responsables et entités" du Bélarus visés par des sanctions européennes.
Quelque 88 personnes (dont Alexandre Loukachenko) et sept entités ont déjà été sanctionnées par une interdiction de voyager dans l'UE et un gel de leurs avoirs après la répression de l'opposition et la présidentielle du 9 août 2020, jugée "truquée" par les Européens. Les Vingt-Sept demandent en outre "l'adoption d'autres sanctions économiques ciblées" et invitent le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell et la Commission européenne "à soumettre sans délai des propositions à cette fin".
Des compagnies aériennes suspendent le survol du pays
Le lendemain du sommet européen, Singapore Airlines a annoncé mardi 25 mai modifier la trajectoire de ses vols pour éviter le Bélarus à la suite du détournement du vol de Ryanair, dans le sillage d'autres compagnies aériennes dont Air France et Lufthansa. "Nous modifions la trajectoire de nos vols vers l'Europe pour éviter le survol de l'espace aérien du Bélarus et nous continuerons à suivre de près la situation", a indiqué un porte-parole de la compagnie singapourienne.
Air France avait annoncé un peu plus tôt suspendre le survol du Bélarus par ses appareils, et KLM ainsi que Finnair ont ensuite fait de même, conformément à une recommandation de l'UE qui a été adoptée. Lufthansa, SAS ou encore AirBaltic avaient pris la même décision la veille.
"Air France a pris connaissance des conclusions du Conseil européen et suspend en conséquence jusqu'à nouvel ordre le survol de l'espace aérien (bélarusse) par ses appareils", a annoncé la compagnie aérienne, précisant suivre "en permanence l’évolution de la situation géopolitique des territoires desservis et survolés par ses appareils et (appliquer) strictement la règlementation".