
Le grec Costamare figure au 3e rang des armateurs non opérateurs© Costamare
Dans le secteur du transport conteneurisé, la part de marché des armateurs non opérateurs («Non Operating Owners», NOO) allemands en matière de flotte affrétée est passée en quatre ans de 61 % à 48 %. Selon Alphaliner, les armateurs des autres pays, au titre de fournisseurs de navires et acteurs financiers, continuent de détrôner les kommanditgesellschaft (KG) allemands d'un piédestal où ils sont installés depuis de longues années. Le ratio devrait baisser encore jusqu'à 40 % en 2017 puisque les NOO d'Outre-Rhin, suite à la crise financière de 2008, n'auraient plus que 5 % des porte-conteneurs actuellement en commande. Selon le cabinet de consultants parisien, leur présence se serait également rétrécie avec la vente des navires plus anciens imposée par les tendances du marché et par les banquiers ne souhaitant plus prendre de risques. Les cessions devraient se poursuivre, souligne l'étude, ajoutant toutefois que les porte-conteneurs devraient conserver toutefois un pavillon allemand.
Les armateurs américains, canadiens, japonais et grecs continuent donc de mettre au défi leurs concurrents germaniques.
Les armateurs américains, canadiens, japonais et grecs continuent donc de mettre au défi leurs concurrents germaniques.
"Seaspan-GCII, Shoei Kisen et Costamare en tête des NOO"
Le groupe Seaspan-GCII, avec sa double nationalité canadienne et hong-kongaise, est en tête des armateurs non opérateurs en termes de capacité. Sa flotte, qui comporte un total de 111 navires comprenant les commandes, déploie une capacité de 866.000 EVP. Sur cet effectif, une partie est financée par Great China Intermodal Investment (GCII). Suit le japonais Shoei Kisen Kaisha, filiale financière d'Imabari Shipbuilding Group, le constructeur nippon. Le carnet de commandes de l'armateur, qui a conclu récemment un contrat avec Evergreen pour onze porte-conteneurs de 18.000 EVP et deux de 20.150 avec Mol, étendra sa capacité de 350.000 EVP qui s'ajouteront aux 184.000 EVP déjà en exploitation («L'Antenne» du 2 février et du 4 mars 2015).
Costamare apparaît au 3e rang. Le NOO grec a actuellement en commandes 114.000 EVP. Partenaire de l'américain Denver York Capital Management, il a fourni au taïwanais Evergreen cinq unités de 14.000 EVP et a encore à disposition du marché de l'affrètement six navires de 11.000 EVP. Les cinq suivants sont allemands. Il s'agit de Claus Peter Offer, Peter Döhle/Hammonia, Blue Star Holding, Rickmers et Niederelbe. Seuls ces deux derniers ont en effet quelques navires en commande. Les autres n'en ont aucune.
On trouve à la 9e place Danaos, un autre grec sur le devant de la scène dans le secteur de la ligne régulière puisqu'il est mieux situé que le singapourien Eastern Pacific Shipping (EPS) et le britannique Zodiac Maritime.
243 commandes pour les Grecs en 2013
Paul Tourret, directeur de l'Isemar, mentionne, dans sa note de synthèse publiée en décembre 2014 : «Ainsi, alors que les sociétés de commandite allemandes (KG) sont mises à mal par la situation économique, les Grecs investissent dans le conteneur avec de nombreuses commandes (au nombre de 243 en 2013) par une trentaine de compagnies». Et de citer, outre les «single ship compagnies» qui peuplent le paysage armatorial grec, des armateurs de renom telles que Costamare, Danaos et Enesel qui affrètent leurs navires aux leaders du transport conteneurisé.
Avec la politique de rigueur fiscale promises par le gouvernement Tsipras, reste aujourd'hui à savoir comment va réagir le tissu armatorial grec.