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Reflet de l'environnement économique actuel, le manque de confiance freine la concrétisation des projets immobiliers en logistique. "Certains chargeurs sont réellement en recherche de nouveaux locaux mais sont contraints dans leur stratégie par le manque de visibilité à court et moyen termes. D'autres sont plutôt dans une tendance attentiste et souvent conduits à renégocier leurs baux", constate CBRE. Quant aux prestataires logistiques, ils demeurent toujours aussi discrets. "L'activité économique peu dynamique en France les impacte directement, une partie de leurs clients ayant décidé de réduire leurs surfaces de stockage".
"La baisse concerne en particulier le couloir rhodanien"
La baisse de 13 % de la demande placée au premier trimestre concerne en particulier le couloir rhodanien qui n'enregistre aucune transaction significative alors qu'il était le seul à tirer son épingle du jeu en 2012. Avec 120.200 m2 commercialisés, l'Île-de-France dévisse de 49 % de son côté. "Ce fléchissement est principalement lié à l'arrêt des opérations clés en main et pour compte propre" qui ont porté la région en 2011 et 2012. À l'inverse, le Grand Nord se distingue avec une multiplication par quatre des surfaces placées (80.400 m2) grâce à l'implantation de Lidl à La Chapelle-d'Armentières dans un bâtiment de plus de 40.000 m2. Le développement d'Intermarché à Villeneuve-les-Béziers sur une plate-forme de 36.700 m2 et de Logiprest à Saint-Martin-de-Crau (18.900 m2 sur un projet de 100 000 m2 à terme) bénéficient également au Grand Sud dont les transactions doublent et se hissent à 55.600 m2. Les régions Paca et Nord-Pas-de-Calais concentrent en outre les principaux projets en cours d'instruction. La demande placée est également en croissance en Bourgogne-Franche-Comté et dans l'Ouest de la France.
Le stock peine à se résorber
Malgré l'arrêt des lancements "en blanc", l'offre immédiatement disponible progresse de 6 % à plus de 3,6 millions de m2. Selon CBRE, cette tendance reflète les optimisations engagées par les utilisateurs, en Île-de-France en particulier dont les disponibilités bondissent de 31 % ! Ailleurs, elles se contractent ou sont stables. Paradoxe du marché de l'immobilier logistique, les loyers semblent peu affectés par ces tendances. "Les valeurs locatives sont toujours très influencées par la localisation des biens et leur qualité. Ainsi en Île-de-France, les loyers des bâtiments de classe A s'échelonnent entre 46 et 60 euros le m2 par an voire au-delà pour les produits situés en première couronne". Dans les autres régions, ils se négocient entre 35 et 50 euros.