
© Airbus
La nouvelle gouvernance de l'entreprise approuvée le 5 décembre par la France, l'Allemagne et l'Espagne, après l'échec de la fusion avec BAE, ne permet plus aux États d'imposer leur choix et le gouvernement français a reconnu que le dernier mot reviendrait au conseil d’administration d'EADS. Or, le ministre français de l’Économie, Pierre Moscovici, a déclaré que l'ancienne patronne d'Areva avait "toutes les qualités pour jouer un rôle majeur chez EADS", citant "son énergie, ses compétences industrielles". La phrase a tout de suite été interprétée comme une confirmation des informations du "Journal du dimanche", selon laquelle "Atomic Anne" était "le souhait de François Hollande pour la présidence du groupe" et "l'Allemagne est d'accord".
Mais Berlin s'est bien gardé de confirmer cette position. "C'est l'affaire de l'entreprise, pas celle du gouvernement. Nous ne nous prononçons pas là-dessus", a déclaré le porte-parole, Georg Streiter. Le gouvernement français lui-même a nuancé sa position. C'est aux structures de gouvernance de l'entreprise de se prononcer, a rappelé M. Moscovici. "Ce sera au conseil d'administration de trancher", a ajouté une source gouvernementale.
À la recherche d'un poste
Chez EADS, après une première réaction alarmée, voire indignée, dans les cercles proches de l'entreprise, l'ambiance est à l'apaisement. La direction se refuse à toute déclaration. Tom Enders, directeur exécutif d'EADS, a annoncé qu'il défendrait l'accord sur la gouvernance "dans tous ses aspects, en particulier sur le rôle et les responsabilités dans la nomination du conseil d'administration", puis a mystérieusement disparu, après avoir été cité par le "Financial Times". Les prises de position publiques du gouvernement peuvent aussi être interprétées comme le soutien dû à l'ancienne conseillère de François Mitterrand, à la recherche d'un poste après son éviction de la direction d'Areva il y a dix-huit mois. Plusieurs spécialistes du secteur aéronautique voient dans l'article du "Journal du dimanche" une campagne de Mme Lauvergeon et y décèlent la patte de ses conseilleurs en communication.
Mais Berlin s'est bien gardé de confirmer cette position. "C'est l'affaire de l'entreprise, pas celle du gouvernement. Nous ne nous prononçons pas là-dessus", a déclaré le porte-parole, Georg Streiter. Le gouvernement français lui-même a nuancé sa position. C'est aux structures de gouvernance de l'entreprise de se prononcer, a rappelé M. Moscovici. "Ce sera au conseil d'administration de trancher", a ajouté une source gouvernementale.
À la recherche d'un poste
Chez EADS, après une première réaction alarmée, voire indignée, dans les cercles proches de l'entreprise, l'ambiance est à l'apaisement. La direction se refuse à toute déclaration. Tom Enders, directeur exécutif d'EADS, a annoncé qu'il défendrait l'accord sur la gouvernance "dans tous ses aspects, en particulier sur le rôle et les responsabilités dans la nomination du conseil d'administration", puis a mystérieusement disparu, après avoir été cité par le "Financial Times". Les prises de position publiques du gouvernement peuvent aussi être interprétées comme le soutien dû à l'ancienne conseillère de François Mitterrand, à la recherche d'un poste après son éviction de la direction d'Areva il y a dix-huit mois. Plusieurs spécialistes du secteur aéronautique voient dans l'article du "Journal du dimanche" une campagne de Mme Lauvergeon et y décèlent la patte de ses conseilleurs en communication.
"C'est l'affaire de l'entreprise, pas celle du gouvernement"
Dans l'état actuel des choses, Mme Lauvergeon a réussi son entrée au conseil d'administration mais elle devra se faire élire par ses pairs si elle veut le présider. "Je doute qu'ils aient apprécié la manœuvre", a commenté un analyste. Elle a en effet été acceptée par l'Agence des participations de l’État (APE) comme un des trois administrateurs de la holding de défense au sein d'EADS où la France sécurisera sa force de dissuasion nucléaire. Tom Enders, qui avait proposé son nom aux côtés de ceux de l'ancien président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, et de l'ancien chef d'état-major Bernard Thorette, avait précisé qu'en cas de réponse positive de l'APE, il désignerait Mme Lauvergeon et M. Trichet pour siéger au conseil d'administration d'EADS. Jusqu'ici, la procédure prévue par l'accord de gouvernance a été respectée à la lettre. Aux termes de l'accord, qui doit être entériné par une assemblée générale fin mars, la France et l'Allemagne n'auront chacune que 12 % du capital et des droits de vote, pas assez pour passer en force.