L'interdiction des ordinateurs en vol est "inacceptable"

L'interdiction des ordinateurs en cabine imposée par les États-Unis et la Grande-Bretagne sur certains vols en provenance de pays arabes et de Turquie est "inacceptable", a déclaré mardi 28 mars le directeur général de l'Association internationale du transport aérien (Iata), Alexandre de Juniac. Ces mesures, interdisant également les tablettes et d'autres appareils électroniques dans les avions, sont en vigueur depuis samedi 25 mars, Londres et Washington invoquant des risques d'attentats. "Les mesures actuelles sont une solution inacceptable à long terme, quelles que soient les menaces qu'elles tentent de conjurer", a dit Alexandre de Juniac devant le Conseil des relations internationales de Montréal (Corim). Le patron du groupement des compagnies aériennes s'est interrogé sur la pertinence de ces mesures car le passage aux portiques de sécurité permet de détecter les produits pouvant entrer dans la composition d'explosifs. "Même à court terme, il est bien difficile de comprendre leur efficacité. Et elles créent des distorsions commerciales importantes", a estimé le directeur de l'association regroupant les compagnies aériennes du monde entier. "Ce n'est pas une question de coûts" pour les compagnies ou les aéroports de mettre en œuvre de telles mesures de sécurité. Mais, a-t-il estimé, "nous pouvons en attendre un impact significatif sur le plan commercial" pour les compagnies visées avec des passagers qui préféreront passer par d'autres aéroports. "Nous appelons les gouvernements à travailler avec l'industrie pour trouver une manière d'assurer la sécurité des vols sans priver les passagers de leurs appareils électroniques personnels", a demandé Alexandre de Juniac.
La directive américaine affecte les vols de neuf compagnies aériennes en provenance de dix aéroports internationaux de pays arabes et de Turquie. Les huit pays dont les compagnies et les aéroports sont concernés sont tous alliés ou partenaires des États-Unis : Turquie, Jordanie, Égypte, Arabie saoudite, Koweït, Qatar, Émirats arabes unis et Maroc. L'interdiction britannique concerne des avions à destination ou en provenance de Turquie, du Liban, de la Jordanie, d'Egypte, de Tunisie et d'Arabie saoudite. "L'industrie s'est rapidement organisée pour mettre en place ces nouvelles exigences. Cela a été un défi", a encore noté Alexandre de Juniac. Mais, les compagnies auraient apprécié "d'avoir le minimum d'informations pour mettre en place des mesures appropriées" de la part des gouvernements américains et britanniques, a-t-il déclaré. La mise en soute des ordinateurs portables ou autres équipements électroniques en très grand nombre posent un risque supplémentaire en raison de leurs batteries au lithium-ion, a estimé en substance Alexandre de Juniac. L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) avait il y a an an interdit le transport en soutes de batteries lithium-ion à la demande des compagnies aériennes et des associations de pilotes pour des raisons de sécurité.

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