
Réunion du GITL présidée par Jean-Marc Janaillac le 25 septembre à Paris avec les représentants de ses huit organisations professionnelles © GITL
Dès que produit, le transport est consommé. Sans stock, son offre est du coup toujours en surcapacité structurelle et très sensible aux variations économiques. Sur un marché libéralisé mais dont les règles du jeu ne sont pas harmonisées comme dans le fret, une baisse de la demande se traduit très vite par une pression concurrentielle sur les tarifs affectant les marges. En l'absence d'harmonisation sociale, réglementaire et fiscale, cette concurrence profite souvent aux transporteurs dont la structure de coûts est la plus "light". Ajoutée à cela une atomisation du secteur (exceptée dans le ferroviaire), et une course à la capacité hasardeuse sur certains segments comme dans le maritime, l'offre de transport traverse une période difficile, en France en particulier.
"Le secteur des transports peine à trouver son équilibre économique"
Un constat dressé le 25 septembre à Paris par le GITL qui rassemble huit organisations professionnelles* aux attentes, positions et préoccupations très diverses. À la recherche du plus petit dénominateur commun, le groupement interpelle les pouvoirs publics et les chargeurs autour de trois thèmes principaux. À l'attention de l'État français et des autorités communautaires, le premier concerne "les infrastructures qui exigent une vision à long terme et nécessitent des financements stables et pérennes permettant de programmer de nouveaux aménagements d'avenir, de faire évoluer, de moderniser et de maintenir l'existant", déclare Jean-Marc Janaillac, président du groupement. La convergence s'arrête en revanche lorsque les modes de financement sont abordés...
Le juste prix ?
La seconde demande cible la baisse des charges et la remise à plat de la fiscalité vers "une approche objective et renouvelée du coût de la mobilité et des externalités". Un passage obligé selon le GITL "pour remettre en cohérence les modèles économiques et la fiscalité afin de passer d'un système de taxes à une tarification à l'usage". La préférence affichée pour le principe "utilisateur-payeur" est soumise à la condition "de définir au préalable l'utilisateur, soit le bénéficiaire du transport et non l'exécutant", souligne Claude Blot, vice-président du groupement. Destiné aux clients des transporteurs, le dernier message vise à restaurer les prix dans le secteur. Si tous, chargeurs compris, considèrent que le transport n'est pas rémunéré à sa juste valeur aujourd'hui, sa revalorisation suppose que l'offre et la demande se rapprochent : par réduction de l'offre actuellement surcapacitaire ou au bénéfice d'une reprise économique consommatrice de mobilités si possible durables.
*Armateurs de France, Fnam, FNLV, FNTR, FNTV, Union TLF, Unim, UTP