
À l'issue du questionnaire réalisé en octobre dernier auprès des dirigeants français du secteur maritime par PricewaterhouseCoopers (PWC) aux côtés de l'Ifop, le baromètre 2011 de l'économie maritime met en évidence un climat d'incertitude. PWC note que «63 % des entreprises interrogées sont assez ou très optimistes quant à l'évolution de leur secteur d'activité pour l'année à venir». Le cabinet ajoute que, comme en 2010, l'optimisme a perdu 8 points en deux ans, passant de 85 % en 2010 à 77 % cette année.
"Perspectives de croissance revues à la baisse"
Ports : l'écart se creuse avec la concurrence
Quant aux sept Grands Ports maritimes de l'Hexagone auxquels Calais est ajouté, l'associé de PWC estime que leur place en 2010 est restée proche de 2003, mais que "leur place en Europe se dégrade, toutefois dans des proportions moindres que ce que l'on pourrait penser". Le rapport relève qu'«un écart net s'est creusé avec les Pays-Bas et que la Belgique a pris des parts de marché importantes». Sans surprise, les données sur 2010 et 2011 accentuent les tendances observées depuis dix ans. Sur huit ans, le cabinet note une diminution des produits pétroliers. Il ajoute que Dunkerque est fortement touché par la crise du raffinage et souligne que la crise s'étend aux autres places portuaires. Sur le registre du conteneur, il observe une croissance soutenue et constate que «les bonnes campagnes céréalières ont bénéficié directement au port de Rouen et, dans une moindre mesure, à ceux de La Rochelle et Bordeaux». Au chapitre de la construction et de la réparation navale, PWC souligne un redémarrage timide de l'activité entre 2009 et 2010 mais rappelle que la France, dans le domaine de la construction civile, ne représente que 6 à 7 % de la construction mondiale. Il ajoute que STX reste le leader et précise que Piriou tire plutôt bien son épingle du jeu. À ses yeux, ces constructeurs «voient le secteur des éoliennes plutôt d'un bon œil car il apporte une diversification du secteur».
De manière plus globale, Gil Sandillon indique que, parmi les entreprises françaises interrogées, 56 % ne prévoient pas d'emplois pour les mois à venir. Quant à l'action environnementale, "l'enquête apporte deux enseignements : les plus petites se consacrent à la réduction de la consommation tandis que les plus grandes se consacrent à la valorisation de leurs déchets".