L'or et les métaux industriels se reprennent, le sucre s'envole

La baisse du dollar a profité à l'or et aux métaux de base. Le sucre a, lui, été porté par une diminution de l'offre.
Les prix des métaux industriels, en particulier l'aluminium, le cuivre et le zinc, se sont redressés la semaine dernière sur le London Metal Exchange (LME), soutenus par une baisse du dollar et l'atténuation des mesures sanitaires en Chine.
La tonne d'aluminium pour livraison dans trois mois s'y échangeait à 2.951 dollars le 20 mai 2022, contre 2.788 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

Un dollar moins fort permet aux investisseurs utilisant d'autres devises d'avoir un pouvoir d'achat plus élevé.
Le marché de l'aluminium s'est "sensiblement resserré", assure Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank. Preuve de l'augmentation de la demande, les stocks du LME se situent "à leur plus bas niveau depuis novembre 2005", avec seulement 500.000 tonnes d'aluminium entreposées.

"Le redressement des prix des métaux semble reposer sur des bases fragiles", fait toutefois valoir l'expert. Pour lui, les inquiétudes quant à la demande venant de Chine, très grand consommateur de métaux industriels, sont toujours présentes.

L'Empire du Milieu a dû faire face ces derniers mois à une résurgence de la pandémie qui touche à des degrés divers plusieurs endroits du pays. "Bien que Shanghai sorte peu à peu du confinement, la capitale, Pékin, pourrait être sur le point d'y entrer car les cas de Covid continuent d'y augmenter", affirme Daniel Briesemann.

L'or se réveille

Le prix de l'or, qui avait souffert durant les dernières semaines de la vigueur du dollar américain, s'est repris au fil de la semaine.
Le cours de l'once avait sombré le 16 mai à 1.786,90 dollars, un plus bas depuis début février, avant de remonter. Le 20 mai, elle s'échangeait pour 1.843,93 dollars, contre 1.811,79 dollars sept jours plus tôt.

"Dans le dernier mois, l'or a souffert du coup double d'un dollar vigoureux et d'un FOMC (comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, la Fed) qui signale un rythme agressif de hausse des taux pour lutter contre l'inflation", rappelle Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

L'or s'échange en dollars sur le marché mondial, donc la hausse du billet vert le rend plus coûteux pour les investisseurs utilisant d'autres devises. À l'inverse, les inquiétudes des investisseurs sur les perspectives économiques américaines, qui pourraient pousser la Fed à ralentir ses hausses, a coupé l'élan du billet vert et des obligations américaines.

Dans ce contexte, "l'or a profité du mouvement d'aversion au risque sur le marché cette semaine", explique à l'AFP Han Tan, analyste chez Exinity. "Il faudra voir si ce mouvement se maintient dans un contexte de hausse des taux", note cependant Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Le sucre décolle

Les prix du sucre ont grimpé dans la semaine, galvanisés par la diminution de l'offre venant principalement du Brésil, des États-Unis, et potentiellement d'Inde.

À New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet prochain valait 19,90 cents le 20 mai, contre 19,17 cents huit jours auparavant. À Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 554,60 dollars, contre 535,70 dollars le jeudi précédent à la clôture.

"Deux des plus grands États américains producteurs de betteraves (le Minnesota et le Dakota du Nord) ont vu les plantations considérablement retardées par un temps froid et humide", assurent les analystes de Rabobank, ce qui a tendu l'offre en sucre blanc.
La production de sucre brésilienne a également diminué de 51 % par rapport à l'année précédente, selon les analystes reprenant les données du dernier rapport de l'association industrielle nationale Unica.

Le Brésil, premier producteur mondial de sucre, "détient une grande partie des cartes pour les prix du sucre à court terme", avec "la possibilité que les usines favorisent la production d'éthanol", affirment-ils. Des prix élevés du pétrole encouragent l'utilisation au Brésil de la canne à sucre pour produire un éthanol devenu plus compétitif, ce qui diminue d'autant le sucre disponible et dope les cours.

Par ailleurs, "l'Inde pourrait décider d'appliquer des restrictions aux exportations de sucre, comme elle l'a fait pour le blé", affirment les analystes. Le pays en effet annoncé le 14 mai l'interdiction des exportations de blé, sauf autorisation spéciale du gouvernement, face à la baisse de sa production, due notamment à des vagues de chaleur extrême.

La consommation de sucre reste cependant une préoccupation, selon les analystes de Rabobank, "surtout dans les régions où la guerre ou des restrictions sanitaires en raison du Covid-19 sont en cours".

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