L’or recule, le plomb s’envole et le sucre progresse

Le métal jaune a pâti de l’accélération de l’inflation américaine. Le plomb s’est apprécié dans un marché déficitaire alors que le sucre a profité des cours du pétrole et de la vague de froid au Brésil.
L'or a légèrement reculé la semaine dernière, laissant les analystes sceptiques sur les perspectives du métal précieux qui n'a pas profité de l'appétit pour les valeurs refuges en début de semaine. L'once d'or coûtait 1.802,50 dollars le 23 juillet 2021, alors qu'elle s'échangeait pour 1.812,05 dollars le vendredi précédent en fin d'échanges.
"Les gains de l'or se sont arrêtés depuis que l'inflation américaine a grimpé plus vite que prévu", notent les analystes de Société Générale.
L'or est une valeur de protection contre l'inflation, mais si la hausse des prix atteint un niveau qui peut pousser la Banque centrale américaine (Fed) à remonter ses taux directeurs, cela rend le métal précieux, qui ne verse pas de dividende, moins intéressant que les obligations. Dans ce contexte, "les risques d'une baisse du prix de l'or augmentent, car le dollar se renforce", commente Jeffrey Halley, analyste chez Oanda. En effet, la hausse du dollar rend le coût de l'or sur le marché international, fixé en dollar, plus élevé pour les investisseurs utilisant d'autres devises.

Le plomb décolle

Le cours du plomb sur le London Metal Exchange (LME) s'est apprécié la semaine dernière pour atteindre le 22 juillet un plus haut en trois ans, à 2.404,00 dollars la tonne, stimulé par une perturbation de l'offre. La tonne de plomb pour livraison dans trois mois s'échangeait à 2.375 dollars le 23 juillet, contre 2.320 dollars sept jours auparavant.
"Le producteur allemand de plomb Berzelius Stolberg a confirmé qu'il avait arrêté la production dans son usine de Stolberg, dans l'ouest de l'Allemagne, après les inondations qui ont touché la région la semaine dernière", a expliqué Alastair Munro, analyste de Marex Spectron, précisant que l'usine sortait environ 155.000 tonnes de plomb et d'alliages de plomb chaque année.
La pression est d'autant plus forte que le marché du plomb est déficitaire depuis le début de l'année, de l'ordre de 210.000 tonnes selon les derniers chiffres du Bureau mondial des statistiques sur les métaux (WBMS) publiés le 21 juillet, après un déficit de 123.000 tonnes en 2020, selon la même source.
Rien ne semblait par ailleurs freiner la progression de l'étain, qui continuait de monter après son record historique battu le 16 juillet, à 34.700 dollars la tonne le 23 juillet.

Le sucre suit le pétrole

Les cours du sucre ont évolué au rythme de ceux du pétrole la semaine dernière, perdant du terrain le 19 juillet pour le regagner tout au long la semaine, bénéficiant par ailleurs de conditions climatiques défavorables au Brésil qui menacent l'offre. À Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 459,50 dollars le 23 juillet, contre 443,70 dollars le vendredi précédent à la clôture. À New York, la livre de sucre brut pour livraison au même mois valait 18,25 cents, contre 17,71 cents sept jours auparavant.
"La fin de la prise de bec de l'Opep+ a généré des secousses sur le marché du sucre" cette semaine, constate Danni Hewson, analyste financier d'AJ Bell interrogé par l'AFP. Après deux semaines de blocage, les treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs dix alliés ont finalement convenu le 18 juillet d'un relèvement graduel mais prudent de la production d'or noir jusqu'en septembre 2022, avec pour conséquence une lourde chute des cours du brut le 19 juillet, suivie d'une convalescence les jours suivants.
"Si les prix du pétrole continuent sur leur lancée, certaines raffineries augmenteront le pourcentage d'éthanol utilisé dans les mélanges d'essence", a continué Danni Hewson. Une augmentation de la transformation de la canne à sucre en éthanol, devenu plus compétitif que le brut, réduit mécaniquement l'offre de sucre sur le marché et tire les prix vers le haut.
La hausse est également soutenue par des conditions météorologiques extrêmes au Brésil, où un froid glacial a endommagé certaines plantations, relève Jack Scoville, de Price Group. Les températures qui frappent le premier exportateur mondial de sucre "sont en train de s'adoucir mais les dégâts sont faits", explique-t-il dans une note.

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