L’or stagne, le cuivre et le sucre cèdent du terrain

Les cours du cuivre ont baissé la semaine dernière, celui de l’or était hésitant, tandis que ceux de sucre restaient à des niveaux élevés malgré une légère baisse.
Les prix du cuivre, baromètre de l'économie mondiale, ont baissé la semaine dernière à la Bourse des métaux de Londres après avoir atteint un plus haut depuis un mois le 6 juin 2022, à 9.745 dollars la tonne. Les cours étaient lestés par les nouvelles d'un nouveau confinement partiel de Shanghai en Chine. Le 10 juin, sur le London Metal Exchange (LME), la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 9.460 dollars, contre 9.499,50 dollars dix jours plus tôt, avant un long week-end à Londres.

La "forte détérioration des données économiques chinoises depuis la mi-avril" s'est stabilisée, selon les analystes d'UBS, qui estiment que l'activité économique du pays devrait rester faible en juin, mais qu’une "reprise" devrait se dessiner en raison de l'assouplissement des mesures sanitaires et de "l'intensification des efforts de relance".

Mais la capitale économique de la Chine, Shanghai, a annoncé le 9 juin qu'elle allait confiner deux jours plus tard un district de 2,7 millions d'habitants afin d'y dépister l'ensemble de la population, en dépit du déconfinement de la métropole chinoise amorcé depuis quelques jours.

Le métal rouge est particulièrement lié à la croissance mondiale, puisqu'il est utilisé dans les câbles électriques, et donc très sensible à un potentiel ralentissement en Chine, grande consommatrice de métaux industriels.

L’or se maintient

Le prix de l'or est resté stable sur la semaine, malgré un bref plongeon le 10 juin provoqué par une inflation américaine plus forte que prévu en mai, ce qui ravive les craintes d'une Réserve fédérale (Fed) plus rapide à remonter ses taux.

Si l'or est perçu comme une valeur refuge, appréciée des investisseurs qui cherchent à se protéger de l'inflation, une politique monétaire plus stricte rend en revanche les obligations d'État plus rentables et plus attractives que le métal. Les données sur l'inflation ont donc "fait sortir l'or par le bas de la fourchette des prix dans laquelle il évoluait depuis un mois", commente Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Mais la faiblesse de l'or n'a pas duré : après avoir sombré à un plus bas en un mois à 1.825,28 dollars l'once, il s'est ressaisi et finit la semaine à 1.857,77 dollars, contre 1.851,19 dollars sept jours plus tôt.

Ole Hansen estime que le métal précieux pourrait repartir en hausse "car le risque augmente qu'une banque centrale fasse l'erreur de remonter ses taux au point de faire sombrer l'économie". Le risque de stagflation (inflation élevée combinée à une croissance atone ou négative) redonnerait en effet de l'attrait au métal précieux.

Le sucre toujours en forme

Les cours du sucre ont fléchi sur la semaine après un pic le 6 juin à un prix plus vu depuis près de six ans à Londres, à 599,60 dollars la tonne, mais continuent de s'échanger à des niveaux très élevés compte tenu de la faiblesse de l'offre sur le marché.

À New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet prochain valait 18,88 cents le 10 juin, contre 19,29 cents sept jours auparavant. À Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 562,70 dollars contre 578,10 dollars dix jours auparavant.

Le Brésil et l'Inde se disputent la place du premier producteur de sucre au monde. Mais l'Inde a tout récemment détrôné le Brésil, selon les dernières estimations de l'Organisation internationale du sucre dans un rapport publié fin mai. L'Inde a décidé de plafonner ses exportations de sucre à 10 millions de tonnes pour la campagne de commercialisation qui s'étend d'octobre à septembre.

Les sucreries indiennes ont signé des contrats d'exportation pour 9,5 millions de tonnes pour la saison en cours, affirme l'Association indienne des raffineries de sucre (ISMA) dans un communiqué publié lundi. "Sur ce total, environ 8,6 millions de tonnes auraient été physiquement exportées à la fin mai 2022", poursuit l'Isma.

Cela "signifie qu'il n'y aura pratiquement plus d'exportations avant la fin du mois de septembre", explique Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank, restreignant l'offre sur le marché, même si l'Inde est également un grand consommateur de sucre.
D'après Jack Scoville, analyste pour Price Futures Group, la faible quantité de sucre en provenance du Brésil participe au soutien des prix, car "les usines du pays transforment le sucre en éthanol".

Un prix élevé du pétrole et des carburants incite en effet les producteurs à transformer une partie de leur récolte en éthanol, ce qui réduit la quantité de sucre sur le marché et fait monter les cours.

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