L'usine A350 : un hommage aux pionniers

L'usine d'assemblage du futur long-courrier d'Airbus A350XWB qu'a inauguré le Premier ministre Jean-Marc Ayrault mardi 23 octobre à Colomiers (Haute-Garonne) symbolise le passage de témoin entre les pionniers qui ont fait voler le premier Airbus il y a juste quarante ans et leurs héritiers qui manipulent les dernières technologies. Baptisée du nom de Roger Béteille, 91 ans, père de l'A300, l'usine conjugue les dernières prouesses d'assemblage d'un appareil majoritairement fait de matériaux composites et le tribut payé à l'écologie. Les 74.000 m2 de l'installation sont chauffés au bois et 22.000 m2 de panneaux photovoltaïques fournissent 55 % de l'électricité nécessaire à son fonctionnement. L'usine est portée sur les fonts baptismaux quarante ans presque jour pour jour après le premier vol de l'A300 le 28 octobre 1972. Mais elle a reçu dès la fin 2011 les premiers tronçons d'avion fabriqués dans les usines européennes du groupe. Elle est opérationnelle depuis le début 2012 et accueille déjà deux exemplaires en cours d'assemblage de l'héritier lointain de l'A300, lui aussi un biréacteur long-courrier à fuselage large (XWB pour Extra Wide Body). Le premier exemplaire ne volera jamais. Voué aux essais statiques, son assemblage a débuté au début avril dans la nouvelle usine, à Colomiers sur le site Louis-Breguet, et il devrait être transféré dans les prochains jours au centre d'essais où il sera torturé pendant des mois, à quelques kilomètres de là, dans l'usine Lagardère de Blagnac, près du hall d'assemblage de l'avion géant A380.
Le deuxième exemplaire dont l'assemblage a débuté mi-juillet sera le premier à voler, "à l'été 2013" dit-on chez Airbus. Le groupe a prévu de commencer en décembre 2012 l'assemblage de l'appareil d'essais en vol suivant et compte disposer d'une flotte de cinq avions d'essais à la fin 2013. Cette flotte effectuera la campagne d'essais pour permettre la première livraison au "second semestre 2014" selon le calendrier officiel, soit avec un an de retard sur le calendrier initial. Le déroulement du programme est délicat compte tenu de l'utilisation de plus de 50 % de matériaux composites, un défi industriel pour les constructeurs aéronautiques. Le grand rival de l'A350, le 787 Dreamliner de Boeing a été mis en service en septembre 2011 avec plus de trois ans de retard.
Fort de l'expérience de l'A380 qui avait aussi accumulé retards d'industrialisation et surcoûts, Airbus affirme régulièrement vouloir maîtriser pas à pas le développement de l'A350. Il aura fallu quatre ans et demi entre le début de construction de l'usine et le premier vol, si celui-ci a bien lieu à l'été 2013, contre moins de trois ans pour l'A380 (juillet 2002-avril 2005), mais le constructeur compte bien cette fois réduire à 18 mois le délai entre le premier vol et la première livraison, soit un an de moins que pour l'A380.
La configuration en "L" de la chaîne d'assemblage, qui a représenté un investissement de plus de 150 millions d'euros, permettra ensuite de gagner jusqu'à 30 % de temps sur l'assemblage d'un avion, en rythme de croisière, avec plus de 1.000 salariés. L'installation intérieure de la cabine et la mise sous tension pourront ainsi avoir lieu en même temps que la jonction des ailes au fuselage. La famille A350 XWB, disposant d'une autonomie d'environ 15.580 km, se déclinera en trois versions passagers de 270, 314 et 350 sièges dans une configuration standard à trois classes. Airbus a reçu à ce jour 558 commandes pour cette nouvelle gamme.

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