
© Franck André
Opérateur, avec CMA CGM, de la liaison ro-ro de Marseille à Tunis, LD Lines étudie toujours la possibilité de lancer l'année prochaine un service mixte roulier et passager entre la France et la Tunisie. La réflexion est menée avec le Grand Port maritime de Marseille-Fos (GPMM). "Notre constat est simple, explique Christophe Santoni, directeur général de cette filiale de Louis Dreyfus Armateurs. La part de marché de Marseille dans la desserte de la Tunisie n'est pas à la hauteur du marché naturel. Il y a autant de fret au départ de Gênes que de Marseille mais beaucoup plus de passagers alors que la communauté tunisienne de France est sans commune mesure avec celle d'Italie".
Une grande expérience du short sea
Pour l'armateur français, la différence de prix entre les deux ports explique à elle seule cette situation. Cet écart tient principalement au modèle économique choisi. "Le port de Marseille souffre d'une ségrégation entre passagers et fret, ce qui n'est pas le cas à Gênes, où les compagnies italiennes Grimaldi et GNV utilisent des navires ropax". Christophe Santoni fait remarquer que le coût de la manutention des remorques est aussi plus élevé au GPMM qu'en Italie.
Pour lui, seule la formule mixte fret et passagers permettrait à Marseille de concurrencer sa rivale italienne sur la desserte de la Tunisie. Le directeur général va même plus loin : "En short sea à partir des ports français, il n'est pas envisageable de ne faire que du fret ou que du passager". LD Lines s'appuie sur une grande expérience de la courte distance, entre ses liaisons transmanche, son récent service Nantes-Gijón, et l'autoroute de la mer qu'elle opérait entre Toulon et Civitavecchia il y a encore deux ans. "Les deux activités font bon ménage puisque les périodes de pointe du fret correspondent aux périodes de creux du passage et vice versa, peut ainsi avancer Christophe Santoni. Nous le voyons sur le transmanche où nous ne faisons plus que du mixte".
Pas de concurrence avec Cotunav
LD Lines assure qu'une telle initiative de sa part ne ferait pas d'ombre à la Cotunav. Comme à Gênes, la compagnie nationale tunisienne est déjà présente entre Marseille et Tunis avec deux offres fret et passage distinctes. "Il s'agirait de proposer quelque chose de différent sur Marseille. La Cotunav, qui va bientôt recevoir un navire de mini-croisière, ne se positionne pas sur la même clientèle".
L'armateur français annonce une décision pour l'automne prochain concernant la création d'un Marseille-Tunis en ropax et un lancement au printemps 2013 en cas d'avis favorable. Par la suite, LD Lines n'exclut pas d'appliquer la formule à d'autres ports du Maghreb. Il est par exemple attentif au devenir de la liaison entre Sète et Casablanca suspendue par Comarit-Comanav. Christophe Santoni, qui estime qu'"on peut trouver anormale l'absence de liaison passagers entre la France et le Maroc", constate que "ces liaisons ne faisaient que du passager" et y voit "peut-être une indication".
Une grande expérience du short sea
Pour l'armateur français, la différence de prix entre les deux ports explique à elle seule cette situation. Cet écart tient principalement au modèle économique choisi. "Le port de Marseille souffre d'une ségrégation entre passagers et fret, ce qui n'est pas le cas à Gênes, où les compagnies italiennes Grimaldi et GNV utilisent des navires ropax". Christophe Santoni fait remarquer que le coût de la manutention des remorques est aussi plus élevé au GPMM qu'en Italie.
Pour lui, seule la formule mixte fret et passagers permettrait à Marseille de concurrencer sa rivale italienne sur la desserte de la Tunisie. Le directeur général va même plus loin : "En short sea à partir des ports français, il n'est pas envisageable de ne faire que du fret ou que du passager". LD Lines s'appuie sur une grande expérience de la courte distance, entre ses liaisons transmanche, son récent service Nantes-Gijón, et l'autoroute de la mer qu'elle opérait entre Toulon et Civitavecchia il y a encore deux ans. "Les deux activités font bon ménage puisque les périodes de pointe du fret correspondent aux périodes de creux du passage et vice versa, peut ainsi avancer Christophe Santoni. Nous le voyons sur le transmanche où nous ne faisons plus que du mixte".
Pas de concurrence avec Cotunav
LD Lines assure qu'une telle initiative de sa part ne ferait pas d'ombre à la Cotunav. Comme à Gênes, la compagnie nationale tunisienne est déjà présente entre Marseille et Tunis avec deux offres fret et passage distinctes. "Il s'agirait de proposer quelque chose de différent sur Marseille. La Cotunav, qui va bientôt recevoir un navire de mini-croisière, ne se positionne pas sur la même clientèle".
L'armateur français annonce une décision pour l'automne prochain concernant la création d'un Marseille-Tunis en ropax et un lancement au printemps 2013 en cas d'avis favorable. Par la suite, LD Lines n'exclut pas d'appliquer la formule à d'autres ports du Maghreb. Il est par exemple attentif au devenir de la liaison entre Sète et Casablanca suspendue par Comarit-Comanav. Christophe Santoni, qui estime qu'"on peut trouver anormale l'absence de liaison passagers entre la France et le Maroc", constate que "ces liaisons ne faisaient que du passager" et y voit "peut-être une indication".
"Depuis la France, il n'est pas envisageable de ne faire que du fret ou que du passager"
En attendant d'étoffer éventuellement son service, LD Lines se contente sur le Maghreb de sa ligne fret entre la Provence et un marché tunisien qui "continue de croître malgré les soubresauts". Ce service ro-ro Marseille-Tunis a généré "un trafic d'environ 15.000 remorques" en 2011. Christophe Santoni en attend à peu près autant pour cette année : "On nous avait annoncé des départs d'entreprises suite au Printemps arabe mais nous sommes rassurés car nous avons maintenant de bons échos". Cette liaison est opérée conjointement avec CMA CGM (Sud-Cargos au départ) depuis 1999 à travers un "Vessel Share Agreement". Chaque armement y déploie un navire d'une capacité d'emport supérieure à 2.000 mètres linéaires, soit environ 140 remorques, à raison de trois départs par semaine dans chaque sens.