
Le rapprochement de la compagnie transmanche menacée de liquidation SeaFrance avec un industriel est "inéluctable" pour éviter qu'elle ne disparaisse, et avec elle des centaines d'emplois, selon Philippe Louis-Dreyfus, un candidat à sa reprise. "La meilleure solution est, de très loin, la consolidation", a affirmé le PDG de Louis Dreyfus Armateurs (LDA), dans un entretien au quotidien économique «Les Échos». Le tribunal de commerce de Paris doit rendre le 16 novembre sa décision sur l'avenir de SeaFrance. Deux offres de reprise ont été présentées, l'une associant LDA au groupe danois DFDS, l'autre étant un projet de Scop (Société coopérative et participative) de la CFDT, syndicat majoritaire de l'entreprise. Le 2 novembre 2011, l'exploitant du tunnel sous La Manche Eurotunnel a saisi l'Autorité de la concurrence, estimant que les repreneurs allaient bénéficier d'aides publiques. Cette saisine vise implicitement l'offre de LDA via sa filiale LD Lines. "C'est de la désinformation, au mieux de la médisance, car cela ne correspond en aucun cas à la réalité. L'attaque est surprenante, infondée et inamicale", a considéré Philippe Louis-Dreyfus. "Seule l'alliance avec DFDS permettra à SeaFrance de surmonter la crise. Et nous n'avons pas de problèmes à être minoritaire puisque nous nous entendons parfaitement avec DFDS", a-t-il assuré. La Commission européenne a rejeté mi-octobre le plan de restructuration, qui prévoyait notamment une recapitalisation de SeaFrance, filiale de la SNCF, proposée par le gouvernement français. Cette solution – qui était "indéfendable" à Bruxelles, selon lui – "étant abandonnée, restent deux projets de reprise, dont un seul porté par des opérateurs industriels, le nôtre", a relevé Philippe Louis-Dreyfus, se disant "particulièrement choqué par la campagne de dénigrement et de désinformation" dont le projet LDA-DFDS fait l'objet. Il a également regretté que les représentants du personnel de SeaFrance aient refusé toute rencontre. L'offre conjointe franco-danoise prévoit la sauvegarde de 460 emplois équivalent temps plein, le maintien du siège social en France et la reprise de trois navires pour 5 millions d'euros.