La CGT de Renault-Trucks dénonce des licenciements boursiers

La CGT de Renault Trucks a estimé mercredi 23 avril à Lyon que le plan de 4.400 suppressions d'emplois, dont 1.300 en France, décidé par Volvo AB, était "avant tout un plan de licenciements boursiers". "Alors que le groupe a dégagé, de 2001 à 2013, 10,93 milliards d'euros de bénéfices, 83 % de ces bénéfices, soit 9,08 milliards d'euros, ont été distribués aux actionnaires sous forme de dividendes", a souligné Grégory Khiati, délégué syndical central de Renault Trucks. Assurant que ces chiffres proviennent des rapports publics annuels du groupe, consultables sur internet, il a précisé que "ces dividendes se sont élevés à 700 millions d'euros en 2012 et en 2013, malgré la situation financière dégradée du groupe". "Pour 2014, la rémunération des actionnaires devrait être du même niveau, c'est-à-dire supérieur au résultat de 2013, qui a été de 441 millions d'euros", a dénoncé Grégory Khiati : "On nous dit que les actionnaires ont beaucoup investi mais les actionnaires n'ont pas donné un centime".
Selon la CGT, les 19,6 milliards d'investissements industriels réalisés dans la même période 2001-2013, dont 6,4 milliards pour les trois dernières années, ont été le fruit de l'autofinancement par le groupe AB Volvo et d'un endettement, à hauteur de 8,4 milliards d'euros, "dont la moitié a servi au versement de dividendes de 2011 à 2013". "Ce qui coûte cher à l'entreprise, ce n'est pas le coût du travail, ce sont les actionnaires", a déclaré Grégory Khiati. Pour le syndicat,"le siphonnage des bénéfices du groupe" Volvo est directement responsable du plan de restructuration qui va toucher 1.300 personnes chez Renault Trucks, dont 508 CDI et quelque 800 "prestataires". Renault Trucks emploie 8.900 salariés dans quatre sites en France, à Blainville-sur-Orne (Calvados), Limoges, Bourg-en-Bresse (Ain) et l'agglomération lyonnaise. C'est ce site (5.500 salariés) qui serait le plus touché.
Pour la seconde fois en un peu plus d'un mois, l'intersyndicale de Renault Trucks (CFE-CGC, CGT, CFDT, Sud, FO) appelle les salariés à manifester et à débrayer jeudi 24 avril, à l'occasion d'un comité central d'entreprise à Lyon, pour réclamer "zéro licenciement sec ou départ "volontaire" contraint". Premier syndicat de Renault Trucks, la CFE-CGC a estimé mercredi 23 avril "que les modalités proposées jusqu'ici pour inciter aux départs volontaires, sont insuffisantes pour éviter des licenciements secs sur l'ensemble des sites français" et "exigé de véritables négociations pour que seuls des volontaires quittent l'entreprise".

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