La Cnuced appelle le transport maritime à réduire son empreinte carbone

Envoyer à la casse les vieux navires pollueurs, adapter les ports aux infrastructures de carburants alternatifs, décarboner... la Cnuced a appelé le transport maritime à accélérer sa transition énergétique au lieu de multiplier les émissions de gaz à effet de serre.
Les navires transportent plus de 80 % des marchandises échangées globalement, souligne la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) dans son rapport annuel sur le transport maritime. Or, les émissions totales de carbone de la flotte maritime mondiale ont augmenté de 4,7 % entre 2020 et 2021, un "chiffre qui "va dans la mauvaise direction", a averti la secrétaire générale de la Cnuced, Rebeca Grynspan.

Avec un âge moyen actuel de près de 22 ans, "nous sommes également préoccupés par le vieillissement des navires [qui] polluent davantage à mesure qu'ils vieillissent", a ajouté l'ancienne vice-présidente du Costa Rica.

La Cnuced appelle le secteur à investir davantage dans les améliorations techniques et opérationnelles afin de réduire son empreinte carbone. Il s'agit notamment de passer à des carburants alternatifs, à faible teneur en carbone ou sans carbone, d'utiliser les sources d'électricité à terre dans les ports et d'équiper les navires de technologies à haut rendement énergétique.

Mais les investissements dans des navires neufs qui permettent de réduire les émissions risquent d'être entravés par l'envolée des taux d'intérêt, l'assombrissement des perspectives économiques et les incertitudes réglementaires, s'inquiète l'institution onusienne.
Le rapport appelle donc à la mise en place d'un cadre réglementaire mondial prévisible pour investir dans la décarbonation et à un soutien accru aux pays en développement dans la transition énergétique.

Il souligne en outre la nécessité urgente d'adapter les ports aux effets du changement climatique, en particulier dans les nations les plus vulnérables. À l'avenir, les ports, pour rester compétitifs, devront pouvoir répondre aux exigences des navires devenus plus verts, y compris en les fournissant en énergies plus propres et en leur offrant des services de maintenance adaptés.

"Si les ports ne sont pas prêts à entretenir ces navires dans le cadre de ces nouvelles réglementations, ils seront perdants", a affirmé la directrice de la division technologie et logistique de la Cnuced, Shamika Sirimanne.

Coût de la décarbonation et de la consolidation

Le commerce maritime international a rebondi de manière significative en 2021 avec une croissance estimée à 3,2 %, après une baisse de 3,8 % enregistrée en 2020, selon le rapport. "En 2022, cette reprise s'est essoufflée", a souligné Shamika Sirimanne, en raison, surtout, du ralentissement économique mondial, des nouvelles vagues de Covid-19 qui ont entraîné des fermetures d'usines en Chine et des tensions géopolitiques mondiales.

La croissance devrait rester modérée cette année, à hauteur de 1,4 %. Pour la période 2023-2027, le commerce maritime mondial devrait se développer à un taux annuel de 2,1 %, un rythme plus lent que la moyenne sur les trois décennies précédentes (3,3 %).
"Ces deux dernières années, le secteur maritime a subi d'énormes perturbations. Le Covid-19, la guerre en Ukraine, le changement climatique et la géopolitique ont entraîné des fermetures de ports et de routes maritimes et fait grimper les prix", a relevé Rebeca Grynspan.

Quant aux taux de fret, a expliqué Shamika Sirimanne, ils devraient rester supérieurs aux moyennes d'avant la pandémie et être plus volatils en raison du coût de la décarbonation et de la consolidation du secteur. Face à cette forte consolidation – horizontale au moyen de fusions et d'acquisitions et verticale par des investissements dans les opérations de terminaux et autres services logistiques –, la Cnuced appelle à sauvegarder la concurrence, notamment pour freiner l'augmentation des tarifs et des prix pour les consommateurs.

Au cours des cinq dernières années, les quatre plus grands transporteurs ont augmenté leurs parts de marché pour contrôler plus de la moitié de la capacité mondiale, révèle le rapport. Le surdimensionnement des navires, en lien avec la consolidation du secteur, préoccupe aussi la Cnuced, qui craint que les petits ports, notamment des pays pauvres et des pays insulaires, ne puissent plus les accueillir.

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