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Les travaux publics comptent sur les infrastructures pour enrayer la crise. "La récession s'est poursuivie en 2012 et la crise s'amplifiera en 2013", a affirmé mardi 11 décembre Patrick Bernasconi, le président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP). Les grands projets, comme les LGV, "ne vont pas sauver l'année", a-t-il souligné. Avec un chiffre d'affaires de 39,9 milliards d'euros en 2012, soit une baisse de 1,5 % par rapport à 2011, "le secteur est redescendu à son niveau d'il y a dix ans et 20.000 emplois ont été détruits depuis 2007 dont 3.000 en 2012", a expliqué M. Bernasconi.
"Dans l'attente de la remise à plat du Snit"
La création de la nouvelle banque publique des collectivités locales, chapeautée par la Banque postale, a toutefois rassuré la FNTP car ce secteur représente 45 % du total des commandes quand les LGV comptent pour seulement 4 %. La Banque postale prévoit en effet de mettre 5 milliards d'euros à disposition des collectivités locales en 2013 pour des prêts allant jusqu'à vingt ans.
Risque de récession
La FNTP attend surtout que la commission chargée de remettre à plat le Schéma national des infrastructures de transport (Snit) remette son rapport, en opérant notamment un "élagage" dans la précédente mouture jugée trop ambitieuse. "Si la France s'exclut des grands réseaux de transports européens, au profit notamment de la Suisse et de l'Autriche, elle sera perdante pour sa croissance", affirme M. Bernasconi. Le président de la FNTP plaide ainsi notamment pour la réalisation du canal Seine-Nord, véritable "serpent de mer" depuis au moins vingt ans, un projet susceptible de plaire aux écologistes, même s'il doit être construit à un coût moindre que celui envisagé. "S'il n'y a pas de changements importants dans la prise de décision de travaux, le secteur des travaux publics sera en récession pour plusieurs années", a enfin averti M. Bernasconi.