
© Éric Houri
Avec la fermeture de Petroplus, la France ne comptera plus que neuf raffineries. Il s'agira en effet de la troisième fermeture d'une raffinerie en France après celle de Total à Dunkerque en 2010 et de Petroplus à Reichstett, dans le Bas-Rhin, en 2011. Une quatrième pourrait suivre avec le site de l'américain LyondellBasell sur l'étang de Berre, dans les Bouches-du-Rhône, actuellement "sous cocon" et également menacé d'un arrêt définitif. "On a vraiment beaucoup donné en termes de restructuration. La France a été particulièrement touchée", constate Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip).
"Petit-Couronne était la plus ancienne raffinerie en activité"
Ouverte en 1929 par Shell, Petit-Couronne était la plus ancienne raffinerie en activité en France. Avec sa fermeture, la capacité de raffinage française tombera sous les 75 millions de tonnes par an, mais restera toujours largement au-dessus des besoins. Outre la baisse lente mais régulière de la consommation de carburants, liée à l'amélioration des moteurs de véhicules et à la morosité économique en Europe, le raffinage en France souffre de la domination écrasante du gasoil, qui représente plus de 80 % de la consommation. Or, un baril de pétrole brut contient une quantité limitée d'essence et de gasoil, ce qui fait que le surplus d'essence doit être exporté tandis que la moitié du gasoil consommé dans le pays est désormais importé.
10.000 emplois dans le secteur
L'industrie du raffinage souffre de marges très basses - cela a été particulièrement vrai en 2009 et 2011 - et la brève amélioration observée en 2012 commence désormais à se tasser, selon les dernières estimations de Total. Le secteur, qui revendique environ 10.000 emplois directs et indirects, est largement dominé par Total, premier raffineur de France et d'Europe, qui compte cinq sites dans l'Hexagone : Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), Donges (Loire-Atlantique), Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône), Feyzin (Rhône) et Grandpuits (Seine-et-Marne). Il a conservé une activité à Dunkerque qui ne relève plus du raffinage.
Les autres sites en activité sont ceux d'ExxonMobil à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) et à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et celui du britannique Ineos à Martigues (Bouches-du-Rhône). Enfin, une petite raffinerie de la société Sara fonctionne à Fort-de-France, en Martinique. Cette vague de fermetures en suit une première, avec la disparition d'une dizaine de sites dans les années 80 après les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979.