La bioraffinerie Total de La Mède, près de Marseille, dont l'activité doit démarrer cet été, est née de la décision du groupe pétrolier de restructurer son activité de raffinage, qui avait abouti sur le site à la suppression de 180 emplois sur 430. Le site a été bloqué de dimanche 10 à lundi 11 juin par des agriculteurs protestant contre l'importation de produits agricoles pour le fonctionnement de la bioraffinerie ne respectant pas les normes imposées en France et en Europe.
En avril 2015, sur un marché européen du raffinage alors plombé par des surcapacités, en annonçant la future reconversion du site de La Mède, la direction de Total avait vanté un plan "résolument tourné vers l'avenir" via un investissement total initial de 600 millions d'euros - 200 millions à La Mède, et 400 pour moderniser une autre raffinerie, celle de Donges, en Loire-Atlantique. Mais l'annonce entraîne un mouvement de grève sur le site à l'appel de la CGT, qui appelle aussi au blocage des stations-service Total.
Finalement, Total revendiquera un investissement total de 275 millions d'euros pour convertir La Mède, qui cesse de raffiner du pétrole brut fin 2016, et installe sur le site un dépôt pétrolier, une ferme solaire, un centre de formation et la bioraffinerie elle-même, qui doit à terme produire 500.000 tonnes de biodiesel par an.
Dès le départ, le projet s'attire des critiques d'associations écologistes : en juin 2015, les Amis de la Terre s'inquiètent de la consommation prévue d'huile de palme, appelant la ministre de l'Écologie de l'époque, Ségolène Royal, à "prendre position" contre le projet. En avril dernier, les Amis de la Terre et Greenpeace diffusent un document de la préfecture des Bouches-du-Rhône détaillant le plan d'approvisionnement en huiles de l'établissement, et dénoncent un projet "qui fera bondir les importations françaises d'huile de palme de 64 %, (qui) démontre l’incohérence totale du gouvernement français", alors que la production d'huile de palme est régulièrement dénoncée pour les ravages écologiques qu'elle cause dans les pays producteurs.
Un maximum de 300.000 tonnes de cette huile, exploitée au prix de la déforestation en Malaisie ou en Indonésie et présentant un très mauvais bilan carbone, fera tourner la bioraffinerie de Total à La Mède. Ces 300.000 tonnes d'huile de palme couvriront moins de 50 % de l'approvisionnement total de La Mède, selon Total. La bioraffinerie aura en effet besoin de jusqu'à 650.000 tonnes de matières premières en tout par an, incluant d'autres huiles végétales dont 50.000 tonnes de "colza français", a promis le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, début juin, ainsi que des huiles alimentaires usagées, des graisses animales et autres huiles résiduelles.
En avril 2015, sur un marché européen du raffinage alors plombé par des surcapacités, en annonçant la future reconversion du site de La Mède, la direction de Total avait vanté un plan "résolument tourné vers l'avenir" via un investissement total initial de 600 millions d'euros - 200 millions à La Mède, et 400 pour moderniser une autre raffinerie, celle de Donges, en Loire-Atlantique. Mais l'annonce entraîne un mouvement de grève sur le site à l'appel de la CGT, qui appelle aussi au blocage des stations-service Total.
Finalement, Total revendiquera un investissement total de 275 millions d'euros pour convertir La Mède, qui cesse de raffiner du pétrole brut fin 2016, et installe sur le site un dépôt pétrolier, une ferme solaire, un centre de formation et la bioraffinerie elle-même, qui doit à terme produire 500.000 tonnes de biodiesel par an.
Dès le départ, le projet s'attire des critiques d'associations écologistes : en juin 2015, les Amis de la Terre s'inquiètent de la consommation prévue d'huile de palme, appelant la ministre de l'Écologie de l'époque, Ségolène Royal, à "prendre position" contre le projet. En avril dernier, les Amis de la Terre et Greenpeace diffusent un document de la préfecture des Bouches-du-Rhône détaillant le plan d'approvisionnement en huiles de l'établissement, et dénoncent un projet "qui fera bondir les importations françaises d'huile de palme de 64 %, (qui) démontre l’incohérence totale du gouvernement français", alors que la production d'huile de palme est régulièrement dénoncée pour les ravages écologiques qu'elle cause dans les pays producteurs.
Un maximum de 300.000 tonnes de cette huile, exploitée au prix de la déforestation en Malaisie ou en Indonésie et présentant un très mauvais bilan carbone, fera tourner la bioraffinerie de Total à La Mède. Ces 300.000 tonnes d'huile de palme couvriront moins de 50 % de l'approvisionnement total de La Mède, selon Total. La bioraffinerie aura en effet besoin de jusqu'à 650.000 tonnes de matières premières en tout par an, incluant d'autres huiles végétales dont 50.000 tonnes de "colza français", a promis le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, début juin, ainsi que des huiles alimentaires usagées, des graisses animales et autres huiles résiduelles.
Les agriculteurs bloquent des dépôts de pétrole
Les agriculteurs bloquent depuis dimanche soir dépôts de carburants et raffineries pour protester contre l'importation de produits agricoles contraires aux normes imposées en France et en Europe. "Ces blocages sont illégaux", a déclaré lundi le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, estimant que "ce n'est pas en bloquant" des raffineries "qu'on trouvera des solutions adéquates". Depuis dimanche soir, les paysans ont déployé des tracteurs et des bottes de paille, et répandu des tas de fumier ou de terre devant 14 raffineries ou dépôts de carburant en France. Vingt-cinq tracteurs se dirigeaient lundi matin vers le port rhodanien Édouard-Herriot, selon la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes. Et près d'une centaine d'agriculteurs se relaient depuis dimanche pour bloquer le port et la raffinerie de Feyzin au Sud de Lyon. Devant la raffinerie de Grandpuits, en Seine-et-Marne, le sénateur LR Pierre Cuypers est venu soutenir 200 agriculteurs réunis dans la nuit. Ils n'étaient plus qu'une soixantaine lundi matin. Une pénurie de carburant n'est pas à craindre dans l'immédiat, la France comptant au total sept raffineries en activité ainsi que 200 dépôts de carburant. De plus, l'État dispose de stocks stratégiques pour trois mois.
Les agriculteurs bloquent depuis dimanche soir dépôts de carburants et raffineries pour protester contre l'importation de produits agricoles contraires aux normes imposées en France et en Europe. "Ces blocages sont illégaux", a déclaré lundi le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, estimant que "ce n'est pas en bloquant" des raffineries "qu'on trouvera des solutions adéquates". Depuis dimanche soir, les paysans ont déployé des tracteurs et des bottes de paille, et répandu des tas de fumier ou de terre devant 14 raffineries ou dépôts de carburant en France. Vingt-cinq tracteurs se dirigeaient lundi matin vers le port rhodanien Édouard-Herriot, selon la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes. Et près d'une centaine d'agriculteurs se relaient depuis dimanche pour bloquer le port et la raffinerie de Feyzin au Sud de Lyon. Devant la raffinerie de Grandpuits, en Seine-et-Marne, le sénateur LR Pierre Cuypers est venu soutenir 200 agriculteurs réunis dans la nuit. Ils n'étaient plus qu'une soixantaine lundi matin. Une pénurie de carburant n'est pas à craindre dans l'immédiat, la France comptant au total sept raffineries en activité ainsi que 200 dépôts de carburant. De plus, l'État dispose de stocks stratégiques pour trois mois.