La compétitivité en France vue du côté des armateurs

Au lendemain du premier Comité interministériel de la mer (Cimer) de la mandature de François Hollande, le témoignage des dirigeants des groupes Louis-Dreyfus Armateurs et CMA CGM la semaine dernière aux Assises de l'économie de la mer à Montpellier est venu apporter un éclairage entrepreneurial au dossier de la compétitivité des armateurs français abordé par le rapport Leroy.
La compétitivité des acteurs maritimes français fait partie des sujets polémiques qui sont abordés toutes les années lors des Assises de l'économie maritime et du littoral. Pour la 9e édition, alors que le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, présentait les mesures phare du Cimer qui s'était tenu la veille, le débat a introduit les nouveaux éléments apportés par le rapport Leroy.
Alors que Francis Vallat, le président de Cluster maritime français, venait de souligner que "tout est dit" dans le document remis par le député PS mais qu'"il faut passer aux actes", Philippe Louis Dreyfus, président de Louis-Dreyfus Armateurs, est venu une nouvelle fois égratigner la profession des banquiers. Il s'est de nouveau interrogé sur leur frilosité à l'égard du secteur. "C'est une industrie lourde. Ce n'est pas un service". Il a dû expliquer la stratégie à laquelle il a dû avoir recours pour financer l'acquisition de quatre vraquiers neufs construits en Chine. "Il fallait trouver une alternative pour financer ces navires. Nous avons fait affaire avec le groupe breton Roullier plus un autre grand groupe français".

L'accord débouchant sur une coentreprise avec l'entreprise malouine a permis à Louis-Dreyfus Armateurs de faire face à des coûts de financement très élevés. Selon son président, "pour un armateur, être français présente beaucoup d'atouts et beaucoup de handicaps. Mais les avantages compensent les handicaps".
Pour sa part, Rodolphe Saadé, directeur général délégué de CMA CGM, s'est voulu plus mesuré. Il a indiqué : "Nous voyons beaucoup d'avantages à être français", rappelant que le troisième armateur mondial exploite à ce jour 22 navires sous pavillon national. Critiquer l'État français eut été mal venu pour un armateur qui vient de recevoir l'aide du FSI. Le dirigeant du groupe a d'ailleurs joué franc-jeu en rappelant la genèse de la démarche : "Lorsque nous nous sommes retrouvés en difficulté en 2009, nous nous sommes tournés vers l'État".

"Le P3 est une alliance opérationnelle"

Interrogé sur le projet d'alliance P3, il a souhaité à son tour apaiser les inquiétudes grandissantes des marchés Est-Ouest sur l'arrivée en 2014 de ce poids lourd du secteur conteneurisé issu d'un accord avec les deux autres leaders européens. "Le P3 est une alliance opérationnelle. Nous avons souhaité la créer pour faire face à la volatilité du marché", a souligné Rodolphe Saadé. "Nous allons continuer à avoir nos propres politiques tarifaires", a-t-il indiqué. Il a insisté : "Nous allons mettre en commun nos moyens opérationnels".
Il a confié être allé à Washington, en Chine et à Bruxelles, à la rencontre des autorités qui doivent délivrer leur feu vert à l'entrée en vigueur de cet accord de partenariat.

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