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Manifestation de masse, cheminots en grève surprise, conflit des gardiens de prison dans l'impasse... Le climat social se détériore rapidement en Belgique, en particulier côté francophone, où un syndicat de la fonction publique a appelé jeudi 26 mai à "faire tomber le gouvernement" du Premier ministre libéral, Charles Michel. Deux jours après la manifestation qui a rassemblé mardi 24 mai à Bruxelles quelque 60.000 personnes opposées à un projet de "loi travail" renforçant la flexibilité, le trafic ferroviaire était à l'arrêt jeudi en Wallonie, où les cheminots ont débrayé spontanément pour protester contre la suppression de jours de récupération décidée par leur employeur, la SNCB. Le mouvement était en revanche moins suivi en Flandre. Une réunion entre les syndicats et la direction du rail belge s'est achevée sans accord et la grève est reconduite au moins jusqu'à une nouvelle séance de négociations. Plusieurs grèves avaient rythmé l'automne 2014 après une manifestation géante à Bruxelles, à laquelle 120.000 personnes avaient participé, du jamais vu en plusieurs décennies en Belgique. La prochaine journée d'actions, le 31 mai, devrait se traduire par une manifestation des services publics couplée à une grève des cheminots. Mais elle pourrait prendre une plus grande ampleur, à la fois en termes de secteurs touchés et de durée. La grogne sociale en Belgique survient au moment où la France voisine est également en proie à un durcissement du mouvement de contestation des opposants à la réforme du travail.