La difficile lutte contre les drones sur les aéroports

Les technologies de lutte anti-drones dans les aéroports en sont encore à leurs débuts alors que le temps presse face à la multiplication des incidents, comme à Francfort où le trafic a été interrompu la semaine dernière.
Un drone, d'un diamètre d'environ 1,50 m, a été aperçu par plusieurs pilotes dans le sud de l'aéroport de Francfort entraînant l'interruption du trafic pendant trois quarts d'heure avant que l'engin ne disparaisse.
En 2016, l'Agence Européenne de la Sécurité Aérienne (AESA) en a recensé 1.400 en Europe, contre 606 entre 2011 et 2015 mais face à ces intrusions, les aéroports sont pour l'heure démunis d'armes de lutte efficaces.
Dans le cas où un drone heurterait, ou serait aspiré par un réacteur d'avion, le principal risque viendrait de la batterie au lithium (un matériau très inflammable) de l'engin. "Il n'est pas admissible que des drones puissent provoquer la fermeture d'une partie vitale de nos infrastructures nationales", avait commenté Stewart Wingate, le directeur de l'aéroport de Gatwick.

Une "équation impossible"

Dans un environnement aéroportuaire bruyant, hyper-sensible en termes de sûreté et saturé au niveau des télécommunications, la lutte anti-drones est un véritable défi technologique.
Les technologies de détection existent – par des moyens radar, optique, acoustique ou encore de radiofréquences – mais une fois l'engin repéré, se présente le problème des moyens de neutralisation (par brouillage des fréquences par exemple). Ces moyens sont interdits dans les pays développés - sauf dérogation - en raison de leur dangerosité et de leur complexité.
"En réalité, c'est un peu une équation impossible", explique Lucas Le Bell, le fondateur de Cerbair, une start-up spécialisée dans la lutte contre les drones. "La neutralisation par lasers, canons anti-aériens, aigles, toutes ces mesures-là, en réalité, c'est de la science fiction. Il est impossible de les déployer sur un aéroport, un site sensible ou dans un environnement urbain avec toute la complexité que ça représente", ajoute-t-il.
Pour le repérage, selon lui, c'est l'utilisation de l'analyse radiofréquence qui domine le marché. "Elle consiste à écouter les communications ambiantes et à se concentrer sur les plages de fréquences utilisées par les drones", précise-t-il. "C'est la seule qui permette, non seulement de détecter et localiser un drone, mais aussi le pilote", au moment même où il va allumer sa radiocommande", ajoute-t-il.
Le problème est le temps de réaction pour intercepter un engin qui vole à 60 km/h, en ligne droite et en s'affranchissant de tous les systèmes de sécurité. Un programme d'aigles intercepteurs de drones a été mis en œuvre sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, inspiré d'une expérience aux Pays-Bas.
Mais l'ambition du programme pourrait être réduite, à la suite d'un incident au printemps avec un des rapaces, qui a blessé une fillette, attiré par le gilet qu'elle avait serré autour de sa taille, et que l'oiseau avait pris pour un drone

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