La distribution de produits dangereux face à la pénurie de conducteurs

Si les chargeurs ne recrutent pas de conducteurs dans le transport routier pour compte d’autrui, les conditions d’accueil sur leurs sites participent à l’attractivité de ce métier. Dans les marchandises classées dangereuses, cette prise de conscience se développe comme en témoignent les groupes Total et Air Liquide.
Sur les 332.000 conducteurs routiers exerçant en France dans le transport public de marchandises, 39.000 possèdent la qualification "ADR" nécessaire à l’acheminement de produits classés dangereux. Ce segment n’échappe pas à la pénurie de chauffeurs qui sévit en France et en Europe. "En raison de formations spécifiques, du renforcement de la réglementation sûreté-sécurité et des exigences clients, elle y est même amplifiée", constate Michel Chalot à la tête des transports éponymes intervenant à la table ronde organisée le 19 juin à Paris par l’Association des transporteurs de matières dangereuses (ATMD).
Pour comprendre les données du problème, Loïc Charbonnier, président-délégué général de l’Aftral, y a rappelé quelques chiffres : "Les effectifs de la branche augmentent de 3 % par an contre 1 % il y a trois ans. Sur 600.000 conducteurs en France, toutes branches confondues, cette hausse de 2 points correspond à un besoin de 12.000 conducteurs en plus par an s’ajoutant au renouvellement des 30.000 conducteurs environ lié, chaque année, à des départs naturels". Face à ce défi, l’Aftral a revu son approche qui, centrée auparavant sur la formation, s’étend davantage à la recherche de candidats et à la phase de recrutement démultipliant ses actions via "une stratégie de sourcing multicanal".
 
Renouer le dialogue

Si les transporteurs et leurs organismes de formation ont longtemps été seuls face à la tension sur l’offre de conducteurs, les chargeurs les rejoignent aujourd’hui car perturbés à leur tour dans leur distribution, comme le reconnaît Catherine Filhols de Total Marketing France : "La pénurie de conducteurs se traduit par des défauts de livraison. Constatée sur nos transports spot, cette situation concerne désormais nos prestations réalisées en location". Face à cette "dérive", le groupe pétrolier a lancé en automne dernier une réflexion interne sur les actions à mener pour aider les transporteurs. De cette démarche est née la volonté "d’être davantage à l’écoute des conducteurs, de renouer le dialogue avec eux en leur témoignant une meilleure reconnaissance". Depuis le début de l’année, cette approche s’est traduite par des réunions sur les dépôts du pétrolier dans le but d’échanger, notamment, sur les leviers d’amélioration dans l’accueil et les conditions de travail des chauffeurs.

Vers plus de reconnaissance

Total n’est pas le seul chargeur à prendre conscience de l’impact de la pénurie des conducteurs dans le transport routier de produits classés dangereux. Dans sa démarche globale sur la sécurité lancée en 2018 en Europe, Air Liquide y a introduit un thème consacré à "la reconnaissance des conducteurs et à l’attractivité de ce métier", présente Ivan Sanchez Molinero, directeur Innovation et Transformation de l’industriel.

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