La filière agricole du port de La Rochelle manque de visibilité

La Bourse maritime agricole a rassemblé, le 17 juin, les entreprises du port de La Rochelle spécialisées dans les céréales, les engrais et la nutrition animale. De nombreuses incertitudes accompagnent le début de la nouvelle campagne céréalière 2022-2023.
La Rochelle-Pallice a manutentionné près de 4 millions de tonnes de céréales entre juillet 2021 et juin 2022. Ce trafic, en hausse de 50 %, prouve que "les campagnes se suivent mais ne se ressemblent pas", note Vincent Poudevigne, directeur général du groupe Sica Atlantique, qui a traité 55 % de ce tonnage. "La qualité des blés a permis d’ouvrir à nouveau les portes du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest. Le continent africain représente la moitié de nos exportations", précise-t-il. Les destinations comme les produits expédiées semblent avoir été bouleversés par le conflit russo-ukrainien toutefois. Le maïs, qui représentait moins de 5 % des exportations, a ainsi bondi à plus de 12 %.

Vincent Poudevigne relève aussi une augmentation des flux de graines de tournesol, soutenue par la demande du marché intra-communautaire (comme pour le maïs). Quant aux orges, elles se seraient maintenues à un bon niveau, à l’exception des qualités "brasserie". Socomac Groupe Soufflet, qui a traité 45 % des céréales rochelaises entre juillet 2021 et juin 2022, partage cette analyse pour l’orge fourragère et le maïs. Pour la campagne 2022-2023, les quantités de céréales françaises destinées à l’exportation ne sont pas encore connues. "Elles s’annoncent en baisse de 10 à 15 % en raison des conditions climatiques de ces derniers mois", estime Jean-François Lépy, directeur général de Soufflet Négoce.

La nutrition animale en berne

En 2021, la quantité de produits destinés à l’alimentation animale a baissé de 9 % à La Rochelle, soit 176.000 tonnes composées de tourteaux de soja et de tournesol pour l’essentiel. Depuis le début de l’année, le repli se poursuit. Selon Francis Grimaud, directeur d’EVA, les fabricants d’aliments pour animaux modifieraient leur production "en raison de la hausse du prix des tourteaux de soja et de colza ainsi que des taux de fret maritime. S’ajoute la grippe aviaire et l’abattage de 30 millions de volailles qui a réduit les besoins en alimentation animale".

Quant aux tourteaux de tournesol, trois évolutions semblent défavorables à La Rochelle : celle des importations par Montoir et Lorient avec des navires atteignant 25.000 tonnes (contre 12.000 tonnes auparavant) pour faire baisser les coûts du transport maritime, la hausse de la production de tourteaux de Saipol à Bordeaux et l’arrêt des flux en provenance de l’Ukraine.

Les engrais résistent

Les importations de fertilisants par La Rochelle sont mieux orientées. Ce sont 470.000 tonnes d’engrais qui ont été traitées par Sica Atlantique en 2021 (+ 15 %). Ce record relativise "la baisse de 6 % des cinq premiers mois de l’année 2022" observée par Sébastien Hamon. Pour le directeur Pôles Solides du groupe Sica, "le conflit entre l’Ukraine et la Russie bouleverse les flux d’engrais mais le marché semble se réorganiser et trouver de nouvelles solutions logistiques".

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