La grève des transporteurs de matières dangereuses continue

La grève des transporteurs de matières dangereuses (carburants, gaz, produits chimiques...) se poursuivait mardi 30 mai et des barrages filtrants devant des dépôts pétroliers avaient repris en Île-de-France et à La Rochelle notamment, selon la CGT, seul syndicat, non majoritaire, à l'origine du mouvement. Les barrages filtrants, installés par les grévistes à l'entrée des neuf gros dépôts franciliens, ont repris mardi notamment au port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et à la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne), a ajouté la CGT. Toutefois, selon la gendarmerie, aucun blocage ni filtrage n'étaient constatés à Grandpuits, mais seulement la présence d'une demi-douzaine de militants CGT.
Selon Stanislas Baugé (CGT), à La Rochelle, les grévistes ne laissaient passer que les transporteurs indépendants et les camions de services d'urgence de l'État (hôpitaux, gendarmerie...), et à Rouen, le dépôt de carburants était bloqué. L'Île-de-France est la principale région touchée et "la pénurie se fait sentir dans plusieurs stations dont certaines, à la faible autonomie (un jour et demi), sont déjà fermées", a affirmé Fabrice Michaud (CGT Transports), qui évalue toujours la proportion de grévistes "entre 60 et 80 %" au quatrième jour de mobilisation.
La préfecture de police de Paris a démenti en revanche toute "pénurie" de carburants et incité les automobilistes à ne pas "développer de surconsommation préventive". "À ce jour, il n'y a pas de pénurie ni de risque de pénurie de carburant sur la région Île-de-France", a assuré la préfecture de police. "Le réapprovisionnement des stations-service depuis les dépôts franciliens est assuré à hauteur de 75 %", a ajouté cette source. L'Union française de l'industrie pétrolière (Ufip) a évoqué de son côté une situation "quasiment normale" à l'échelle nationale, tout en reconnaissant "quelques situations ponctuelles de rupture sur un ou plusieurs produits" en région parisienne. Sur les 350 stations Total en Île-de-France, 21 étaient en rupture de stock (soit 6 % du réseau francilien), 61 en rupture de gasoil et 42 en rupture d'essence, avait indiqué l'entreprise lundi.
Avec cette grève, "qui vient de la base", la CGT entend pousser le patronat (FNTR, TLF et OTRE) à "négocier" l'insertion dans la convention collective du transport routier de "spécificités" propres aux matières dangereuses. Elle demande notamment une durée journalière de travail maximale de 10 heures, un suivi médical semestriel spécifique, un taux horaire minimal de 14 euros de l'heure et un treizième mois. Le syndicat dit attendre en vain depuis le 10 mai une réponse à ses revendications.

"La FNTR et TLF écartent toute négociation"

Sur RMC mardi, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a lancé un appel "au patronat qui peut régler cela rapidement", en lui demandant "d'écouter les salariés qui ont des revendications légitimes". "J'en ai parlé au Premier ministre, il est conscient des problématiques, j'espère qu'il va intervenir rapidement", a-t-il ajouté. Le Premier ministre, Édouard Philippe, a reçu lundi 29 mai les principaux leaders des organisations syndicales et patronales sur la réforme du Code du travail. À la sortie de sa rencontre à Matignon avec le Premier ministre et la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, Philippe Martinez a estimé que "la responsabilité" de la poursuite de la grève se situait "au niveau des employeurs".
De son côté, le patronat du transport routier a écarté lundi toute négociation avec la CGT. "À ce jour on n'a pas de contact avec le patronat" qui préfère engager une "guerre de communication" plutôt qu'un dialogue, a déploré Fabrice Michaud. Les fédérations patronales FNTR et TLF ont tenu "à préciser que ces revendications sont portées par le seul syndicat CGT et qu'aucune négociation n'est envisageable avec un seul syndicat". Les questions soulevées seront tout de même "abordées début juillet dans le chantier des classifications conventionnelles", ont-elles précisé.

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