La guerre en Ukraine va doper les exportations françaises de céréales

Les parts de marché de la Russie et de l’Ukraine dans le commerce international de céréales bousculent un marché déjà en tension. Les pays importateurs recherchent des fournisseurs alternatifs, tels que l'Algérie et l'Égypte.
La guerre en Ukraine remet en cause les prévisions d’exportation de céréales au départ de la mer Noire. Car la Russie reste le premier exportateur mondial pour le blé et le troisième pour l’orge tandis que l’Ukraine se positionne à la quatrième place pour ces deux céréales comme pour le maïs, dont elle détient 18 % des parts de marché mondial. Les deux pays sont à l’origine de 30 % des volumes de blé et d’orge exportés dans le monde et de 70 % du tournesol. Au cours des cinq dernières campagnes, la Russie a toujours exporté plus de 50 % de sa production de blé et l’Ukraine 60 à 70 %.
Les répercussions immédiates de la guerre concernent surtout les exportations de maïs. Selon les estimations du Conseil international des céréales (CIC), établies juste avant le début de l’invasion russe, la production mondiale de maïs est revue à la baisse de 4,4 millions de tonnes. Une diminution due aux baisses de production au Brésil et en Argentine dues à la sécheresse.
Au 17 février, selon FranceAgriMer qui se base sur les chiffres du CIC et du consultant ukrainien Ukragroconsult, l’Ukraine avait déjà exporté 17,9 millions de tonnes de blé, 19,2 millions de tonnes de maïs et 5,7 millions de tonnes d’orge. Il restait donc à exporter 5,6 millions de tonnes de blé, 0,2 millions de tonnes d’orge et 14,6 millions de maïs. La Russie, de son côté, avait déjà exporté à la même date 20,8 millions de tonnes de blé sur les 32 millions de tonnes qu’elle prévoyait d’exporter pour la campagne en cours.

L'absence du maïs ukrainien sur le marché européen

Les principaux clients des céréales ukrainiennes pour cette campagne : l’Indonésie, l’Égypte, la Turquie et le Pakistan pour le blé, la Chine pour l’orge, la Chine et l’Espagne pour le maïs. Les pays européens (Espagne, Italie, Pays-Bas) devraient être les plus impactés par l’absence du maïs ukrainien selon Marc Zribi, chef de l’unité grain et sucres de FranceAgriMer, qui constate que "pour le blé, les importateurs ouvrent des appels d’offres, surtout en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, qui constituent les zones les plus touchées et les plus vulnérables. Le Liban, par exemple, n’a qu’un mois de consommation en stock et l’Ukraine est son principal fournisseur." La Tunisie et l’Afrique sub-saharienne ont aussi des stocks très réduits. Les pays importateurs ouvrent davantage leurs cahiers des charges, ce qui pourrait conduire l’Algérie ou l’Égypte à recourir aux achats de blé français.

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