"La lente asphyxie de l'industrie française"

Le président du Groupe des fédérations industrielles (GFI), Pierre Gattaz, a lancé mardi 26 février "un cri d'alarme sur la situation de l'industrie" française et en particulier "des marges de l'industrie" qui "continuent de diminuer". "L'asphyxie lente de l'industrie française n'a pas été réglée", a déclaré M. Gattaz. Le taux de marge de l'industrie française est tombé à 22,2 % au troisième trimestre 2012 contre 34 % en 2000, a-t-il indiqué. "C'est un point par an de marge perdu alors que, pendant ce temps-là, les Allemands ont récupéré 6 points", passant de 28 % en 2000 à 34 % aujourd'hui, a détaillé M. Gattaz. Les marges "permettent de faire de l'innovation, de l’exportation, des investissements, de l'embauche, de la formation", mais si elles sont "comprimées", les entreprises "ne peuvent plus faire de la compétitivité hors coût", a-t-il ajouté. "Si on ne remet pas de l'oxygène rapidement dans la machine, nous allons continuer de nous asphyxier", a lancé le président du GFI.
Il a renouvelé la demande d'une "baisse de 50 milliards d'euros des charges", correspondant à 2,5 points de PIB ou la différence de coût de la protection sociale entre la France et la zone euro, a-t-il dit, en estimant que le crédit impôt compétitivité et emploi est" nécessaire, mais largement insuffisant". La mesure "ne fait que compenser la vingtaine de milliards de prélèvements obligatoires mis en œuvre depuis deux, trois ans", selon M. Gattaz. Le président du GFI a comparé le niveau de dépenses publiques de la France de 56 % du PIB à celui de l'Allemagne de 46 %. "Nous avons 10 points de plus de dépenses en PIB que l'Allemagne, ce qui est énorme", a-t-il déclaré. "Il y a un vrai problème. La solution de facilité c'est de taxer. Plus vous taxez, plus vous asphyxiez les acteurs économiques qui créent de l'emploi", a-t-il insisté.
L'activité industrielle en France a enregistré une contraction de l'ordre de 2,2 % en volume en 2012, a indiqué de son côté Denis Ferrand, directeur général de l'institut Coe-Rexecode. "Les moteurs internes de la croissance sont à l'arrêt", a-t-il dit, en citant la consommation et l'investissement des entreprises. Les anticipations d'investissement se dégradent, selon M. Ferrand, qui pointe aussi des "signaux de fragilisation récente de la trésorerie" des entreprises. Selon les prévisions de Coe-Rexecode, 99 % de la croissance mondiale se fera hors zone euro sur la période 2012-2014, et la croissance française dépendra donc de ses exportations.

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