La piste chinoise pour relancer le projet de ligne ouest-africaine

Les présidents béninois et nigérien ont annoncé étudier une coopération avec la Chine pour réaliser l'ambitieux projet de boucle ferroviaire ouest-africaine, au point mort depuis des années.
Le Bénin et le Niger sont d'accord pour tenter de réanimer le projet de ligne ferroviaire ouest-africaine. "Nous avons fait le point sur la question du chemin de fer" et "nous avons essayé de voir quelles sont les solutions qu'on pourrait mettre en place pour l'accélérer", a déclaré le président du Niger Mahamadou Issoufou à l'issue de discussions à Niamey avec son homologue béninois Patrice Talon.
"Nous évoquons la piste chinoise en termes de financements (...) la Chine a décidé de mettre à la disposition des pays africains environ 60 milliards de dollars pour l'aide au développement, a précisé le président du Bénin. Puisque "la rentabilité" du chemin de fer "n'est pas évidente", alors "il faut des financements particuliers" de "type concessionnel, qui comportent un peu de dons".

Vaste projet en souffrance

Ces types de financement "ne sont pas disponibles sur le marché privé commercial" et "pour l'envergure que nous souhaitons donner à ce projet ferroviaire, il faut que nous puissions aller chercher cette possibilité de financement par la coopération chinoise", a-t-il expliqué.
Patrice Talon avait déjà évoqué la coopération chinoise dans un entretien avec le magazine français "Challenges" il y a deux semaines, évaluant le projet à 4 milliards de dollars et soulignant les capacités financières et le "savoir-faire technique" de la Chine.
Le tronçon ferroviaire en question représente 1.000 des 3.000 kilomètres d'une boucle ferroviaire devant relier la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso, le Niger, le Bénin et le Togo. Il fait l'objet d'un imbroglio judiciaire depuis des années entre le groupe français Bolloré et la société béninoise Pétrolin, qui revendiquent tous deux la concession.
Récemment, le président Talon a demandé aux deux groupes de se "retirer à l'amiable du projet", assurant qu'ils seront "indemnisés de façon équitable".
En 2008, le Bénin et le Niger avaient lancé un appel d'offres en commun pour construire et gérer le tronçon ferroviaire de 1.000 km reliant Cotonou à Niamey. Il avait été remporté par Petrolin, la société de l'homme d'affaires Samuel Dossou, puis lui avait été retiré en 2013 au profit du groupe Bolloré, via la société Bénirail, un partenariat privé-public, provoquant un conflit entre les deux groupes.
En octobre 2017, la justice béninoise a donné raison à Petrolin, déboutant Bolloré. Après des années de bataille judiciaire, et des mois de négociations, le projet est toujours au point mort, alors qu'il est crucial pour développer l'économie du Bénin et du Niger, en reliant l'intérieur des terres au port de Cotonou.

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