
© Éric Houri
"Avant tout, davantage de fluidité", c’est ce qu’attend cet armateur du futur terminal multimodal du Havre. Le 24 mai, dans la zone industrialo-portuaire du Grand Port maritime du Havre, au pied du pont de Normandie sur la rive Nord de la Seine, nombreux étaient les visiteurs du chantier qui s’étale sur 60 hectares de terre-pleins en travaux. Le ministre chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, Frédéric Cuvillier, a boulonné le premier rail de la future infrastructure et insisté à cette occasion sur l’importance des chaînes logistiques compétitives favorisant les moyens massifiés.
Jusqu’à 300.000 EVP par an
Ce vaste centre de collecte-distribution de conteneurs vise à fluidifier le transport sur la zone portuaire en développant une offre de transfert de fret par voies ferrée et fluviale sur l’hinterland ouest-européen.
Jusqu’à 300.000 EVP par an
Ce vaste centre de collecte-distribution de conteneurs vise à fluidifier le transport sur la zone portuaire en développant une offre de transfert de fret par voies ferrée et fluviale sur l’hinterland ouest-européen.

© Éric Houri
Il comprendra un quai fluvial de 400 mètres équipé de deux postes à quai et quatre portiques, un faisceau de réception des trains pouvant accueillir des trains de 1.000 mètres de long, une cour ferroviaire équipée de huit voies, une zone de stockage de conteneurs avec une capacité de 3.000 EVP. La plate-forme devrait permettre de traiter annuellement 125.000 UTI (unités de transport intermodal), soit 200.000 EVP, dès son démarrage annoncé au second trimestre 2014, avec une zone d’extension à 300.000 EVP.
"Amélioration de la desserte ferroviaire le long de l’axe Seine"
Assurer ainsi le transfert intermodal entre la navette ferroviaire, le stockage, les barges et les trains permet de massifier les flux et de renforcer la fluidité des flux de marchandises mais aussi, selon Charles Masse, de répondre aux enjeux environnementaux : "Cela permettra d’économiser 500.000 tonnes de CO2 par an", assure le président de la société d’investissement Le Havre Terminal Trimodal (LH2T). Au Havre, "la part modale de la route dans le transport des conteneurs dépasse les 80 % contre 60 % dans les ports du Nord, un véritable handicap", a déploré Frédéric Cuvillier.
Restent encore d’autres projets destinés à renforcer la compétivité de la place portuaire havraise et d’Haropa, qui regroupe les ports du Havre, Rouen et Paris, tels que l’amélioration des conditions d’accès à Port 2000 et de la desserte ferroviaire le long de l’axe Seine. Selon le plan national de relance portuaire présenté le 24 mai par Frédéric Cuvillier, l’État doit "intégrer la modernisation et la fiabilisation des dessertes des ports dans les projets stratégiques de RFF et de VNF". La ligne à grande vitesse Paris-Normandie fait partie des 245 milliards d’euros de projets d’infrastructure que la commission Mobilité 21 doit arbitrer. Or, le budget annuel de l’Agence de financement des infrastructures de transports (Afitf) ne dépasse pas les 2 milliards d’euros. L’arbitrage des projets est attendu en juin.