La prévention des risques industriels doit être respectée

La ministre de l’Écologie, Delphine Batho, a annoncé jeudi 11 avril avoir écrit à "une dizaine" d'industriels, propriétaires d'une soixantaine de sites classés dangereux comme des raffineries et des usines chimiques, pour qu'ils "respectent leurs obligations" en matière de prévention des risques.
"L’État ne peut plus accepter la mauvaise volonté de certains exploitants industriels", a dit la ministre, en présentant un "plan de mobilisation" visant notamment à accélérer l'application de la loi Bachelot adoptée en 2003 pour tirer les conséquences de l'explosion de l'usine AZF en 2001. Cette loi prévoit la mise en place, autour des sites industriels les plus dangereux, de plans de prévention des risques technologiques (PPRT) délimitant des zones particulièrement exposées où les riverains peuvent être expropriés et des zones moins exposées où des travaux de renforcement des habitations (vitrages, toiture, salle de confinement, etc.) sont obligatoires. Mais "il y a un retard depuis plusieurs années" selon la ministre dans l'application des PPRT : sur les 407 plans à réaliser (concernant 650 sites classés), 404 ont été entamés mais seulement 228 approuvés. Alors que "plusieurs millions de Français" vivent à côté de ces sites, ce retard s'explique, selon la ministre, par "la complexité des études préalables", "des lenteurs", mais aussi "la mauvaise volonté" de certains industriels. "Nous attendons de ces entreprises qu'elles respectent leurs obligations", a-t-elle souligné, refusant d'identifier ces "grands groupes". Elle a néanmoins salué les engagements d'autres industriels "exemplaires", soulignant que de "200 à 300 millions d'euros" ont déjà été investis "dans la réduction du risque à la source".
(((sur le site)))
L'Union française des industries pétrolières (Ufip) met en avant les efforts d'entreprises qui "ont réorganisé un certain nombre de sites", tout en admettant "des blocages, souvent liés à des problèmes de financements". Le "plan de mobilisation" du gouvernement contient douze mesures pour "accélérer l'élaboration, l'approbation et la mise en œuvre des PPRT" avec un objectif de 75 % des plans approuvés fin 2013 et 95 % fin 2014. L'une de ces mesures vise à entériner la prise en charge des travaux imposés aux riverains. Leur coût sera financé en grande partie par l’État (à hauteur de 40 % des dépenses, sous forme de crédit d'impôt), les collectivités (pour 25 % du montant) et les industriels (25 %). Un autre volet permet aux sites ayant validé leur PPRT d'accueillir plus facilement de nouvelles entreprises à risque. Une façon, selon Mme Batho, de faire de la "contrainte" des PPRT un "atout" pour développer les activités "sans en rabattre en matière de prévention des risques". Dernier volet du "plan" : la mise en place d'une "force d'intervention rapide" pour tirer les leçons de l'incident fin janvier à l'usine de Lubrizol, à Rouen, à l'origine d'une fuite de gaz malodorant ressentie jusqu'en région parisienne et en Grande-Bretagne. Cette "force", un ensemble de procédures, doit permettre en cas de problème, de procéder "dans les plus brefs délais" à des "mesures indépendantes des rejets accidentels" et de mobiliser une "capacité d'expertise immédiate du ministère". Le député PS du Rhône Yves Blein, président de l'association Amaris regroupant plus d'une centaine de collectivités locales soumises aux risques industriels, a salué "un nouvel élan".

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