D’à peine 0,7 % en 2012, la rentabilité nette des entreprises de transport routier s’est redressée depuis pour s’établir à 2,2 % en 2017. Dans le même temps, la part des transporteurs bénéficiaires est passée de 60 à 76 %. En amélioration, ces indicateurs demeurent cependant dans la fourchette basse. Comparés aux autres branches de l’économie nationale, la rentabilité nette moyenne s’élève en effet à 3,8 % (11,1 % dans les services) et le taux des entreprises bénéficiaires atteint 82 %. Pour la Banque de France, la plupart des voyants de la filière sont toutefois revenus dans le vert.
"La part des transporteurs bénéficiaires est passée de 60 à 76 % entre 2012 et 2017"
Profitant aux entreprises de plus de 50 salariés, 67 % des transporteurs ont ainsi enregistré une progression de leur chiffre d’affaires en 2017 avec une augmentation moyenne de 5,4 %. Autre motif de satisfaction, les créations y restent dynamiques en hausse de 7,3 % l’an passé pour des défaillances de 2,8 % seulement, "soit une défaillance pour trois créations", relève Stéphane Latouche, directeur régional au sein de l’organisme financier. Témoignage de la vitalité de la branche, près d’une entreprise sur deux a moins de huit ans d’existence et plus de 60 % de leurs dirigeants ont moins de 50 ans. Ces tendances alimentent aussi les recrutements en hausse de plus de 2 % par an depuis 2015.
Indicateurs sous vigilance
Confortée par le renforcement des structures financières des transporteurs avec des fonds propres sur bilan de 31 % et un taux d’endettement redescendu à 94 %, la Banque de France a révisé de façon favorable la cotation du secteur. "Aujourd’hui, 90 % des demandes de crédit sont acceptées", constate Stéphane Latouche qui alerte toutefois sur la très probable remontée des taux d’intérêt à compter de l’été 2019. Le responsable interpelle également la profession sur l’érosion de leur valeur ajoutée et de leur marge brute d’exploitation. Cette évolution est expliquée par "l’effet gasoil, difficile à répercuter et la progression des charges liée à un recours supérieur à la location, à l’intérim et à la sous-traitance faute de trouver des chauffeurs". Un autre clignotant concerne le retour sur investissements. Si le secteur continue à investir dans le renouvellement des parcs en particulier, le rendement des sommes engagées a diminué de 5 % entre 2012 et 2017.