La reprise de Vale autorisée sous condition en Nouvelle-Calédonie

La remise en service de l'usine calédonienne de nickel du groupe Vale, où un incident le 7 mai a provoqué des manifestations violentes, sera autorisée sous condition par arrêté, a annoncé vendredi 30 mai le président de la province Sud. "Cet arrêté s'articule autour de plusieurs axes : amélioration de standards de sécurité et de la performance environnementale, restauration de la concertation, du suivi et de la surveillance et engagement de Vale à modifier son management", a déclaré Philippe Michel. "Nous avons atteint le maximum de ce qui était acceptable avec Vale. Il faut des garanties qu'il n'y aura plus d'incident supplémentaire de cette nature. La population ne l'acceptera pas", a-t-il déclaré.
Le président de la collectivité a pris cette décision après avoir reçu les conclusions d'un audit de l'Inéris (Institut national de l'environnement industriel et des risques) sur la sécurité du site de Vale, où 96.000 litres d'une solution contenant de l'acide se sont déversés dans un cours d'eau le 7 mai. L'organisme a critiqué "le millefeuille sécuritaire" du complexe et pointé des failles dans les systèmes d'alerte et la gestion des équipes. Mais il a considéré que ces éléments "n'étaient pas de nature à s'opposer au redémarrage de l'usine". Les experts ont formulé des recommandations sur l'étanchéité de l'usine, la création d'une brigade d'intervention ou le renforcement de la réponse aux urgences. La province Sud a exigé que l'industriel s'y conforme dans les meilleurs délais.
Directeur exécutif Métaux de base du géant Vale, Peter Poppinga a promis de respecter toutes les conditions et a invité "au dialogue" car il ne "comprend pas les violences". Septième incident depuis 2009, la fuite d'acide de mai, dans cette gigantesque usine chimique qui monte en puissance, a mis le feu aux poudres. Elle est située dans une région à la biodiversité fragile, au Sud de l'archipel, à proximité de tribus kanakes. Au cours des violences, trois gendarmes ont été légèrement blessés par des tirs. Plusieurs millions d'euros de matériel ont été saccagés sur le site. De nombreux habitants continuent de réclamer la fermeture de l'usine, en dépit des quelque 3.500 emplois directs et indirects qu'elle génère. "On n'en veut plus de cette usine, c'est une bombe. Vale n'a qu'à aller faire son usine chimique ailleurs", a déclaré Benjamin, habitant de la tribu de Goro et employé de l'industriel.
Vendredi 30 mai, Philippe Michel a annoncé le lancement d'une étude sur l'impact socio-économique de l'arrêt de cette usine, dont la construction a coûté plus de 6 milliards de dollars et qui doit produire à terme 60.000 tonnes annuelles de nickel.

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