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Dans quel pays étendre sa chaîne d'approvisionnement, sélectionner ses fournisseurs ou implanter de nouvelles capacités de production ? En Norvège selon l'indice de résilience Supply chain réalisé par FM Global. Parmi les dix premiers pays de son classement, figurent aussi la Suisse, les Pays-Bas, l'Irlande ou l'Allemagne. Hors Europe, le Qatar, le Canada et les États-Unis challengent les premières places. Et la France ? Sa position se dégrade passant du 12e au 19e rang. "La France est descendue dans le classement au cours des dernières années, reflétant un risque accru de terrorisme ainsi que la détérioration de la perception de la qualité de ses infrastructures et de ses fournisseurs locaux", analyse l'assureur dommages. Pays à éviter pour ce dernier : le Venezuela.
"Sept pays européens dans le top 10"
Au-delà, l'Ukraine (107e) et la Thaïlande (82e) enregistrent les plus sévères chutes en 2015. L'Ukraine a perdu 31 places à cause du risque de rupture des chaînes d'approvisionnement qui augmente suite "à l'intervention militaire russe" à l'origine d'une "dégradation de son risque politique et d'une fragilisation de ses infrastructures". La Thaïlande perd de son côté 20 places sur les 130 pays étudiés. Plusieurs facteurs expliquent ce repli : "Dégradation de la perception de la qualité de ses infrastructures, de la fiabilité de ses fournisseurs, baisse de la stabilité politique et de la qualité en matière de gestion du risque incendie. Ces points viennent exacerber la situation précaire du pays depuis les graves inondations de 2011 qui avaient causé 45 milliards de dollars de pertes dans le monde". À l'inverse, Taïwan gagne 52 places, et se hisse au 32e rang grâce à une meilleure gestion de ses risques naturels et incendie.
Outil d'aide à la stratégie
Actualisé chaque année par FM Global avec le concours du cabinet Oxford Metrica, l'indice de résilience Supply chain* mesure la capacité des pays à faire face à une perturbation et à s'en relever rapidement selon neuf angles d'analyse. À partir de données émanant du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale, du Forum économique mondial et de l'assureur dommages (plus de 100.000 sites couverts), "il est conçu pour aider les chefs d'entreprise à préserver leur activité en prenant des décisions avisées en termes d'implantation et de maintenance de leurs fournisseurs. Dans un contexte d'intensification de la mondialisation, de plus en plus d'entreprises gèrent en effet leurs activités selon un schéma sans frontière et interconnecté". Sur la base de ce suivi avec historique, plusieurs pays se distinguent par l'amélioration de leurs risques pesant sur leurs chaînes d'approvisionnement. Tel est le cas par exemple du Vietnam (96e) tandis que l'Inde (119e) posséderait le plus fort potentiel de croissance.
Focus sur la Chine
De manière à prendre en compte la diversité des risques naturels en Chine, son indice de résilience est subdivisé en trois régions comme pour les États-Unis. De la 63e à la 69e place, les territoires chinois sont pénalisés selon FM Global par "des performances médiocres en termes de responsabilité et de transparence, un haut niveau de corruption perçue, des inquiétudes croissantes en termes de sécurité et financiers" en raison de la fragilité des banques locales. À titre de comparaison, les trois régions américaines se classent entre la 10e et la 21e place.
* Disponible à l'adresse www.fmglobal.com/resilienceindex