
Combiwest, créée en 2009, effectuait des liaisons quotidiennes entre la Bretagne, les Pays de la Loire et les régions Rhône-Alpes et Paca © Combiwest
La société de fret Combiwest a été liquidée vendredi 22 avril, avec à la clé la suppression de 59 emplois. "Les conditions d'exploitation ne permettent pas de sécuriser la survie de l'entreprise (...) Nous n'avons pas en France les conditions qui permettent de pérenniser une telle structure", a déploré Jean-François Jacob, président de la puissante Sica de Saint-Pol-de-Léon (Finistère) qui avait initié ce projet. "Ça reste un projet pertinent, un projet rentable", a-t-il regretté, déplorant notamment le "gâchis humain" de cette liquidation, avec la perte de 59 emplois. La société, dont le siège est à Rennes, avait été placée en redressement judiciaire fin janvier.
"Il n'y avait pas de souhait (en France) de voir un acteur privé sur ce secteur", a-t-il estimé. "Il est choquant de voir que, dans ce pays, la libre circulation des biens sur rail n'est toujours pas assurée". "Nous sommes dans un marché mondialisé. La Bretagne a une vocation exportatrice. Ici, les producteurs de légumes exportent 50 % de leur production. Il nous faut donc les outils logistiques adéquats", a poursuivi Jean-François Jacob, rappelant l'importance du ferroutage au plan écologique, et dans la lignée de la Cop21, alors qu'"en matière de fret, la SNCF a abandonné la Bretagne en 2006", contraignant les agriculteurs à concevoir une alternative.
"Il n'y avait pas de souhait (en France) de voir un acteur privé sur ce secteur", a-t-il estimé. "Il est choquant de voir que, dans ce pays, la libre circulation des biens sur rail n'est toujours pas assurée". "Nous sommes dans un marché mondialisé. La Bretagne a une vocation exportatrice. Ici, les producteurs de légumes exportent 50 % de leur production. Il nous faut donc les outils logistiques adéquats", a poursuivi Jean-François Jacob, rappelant l'importance du ferroutage au plan écologique, et dans la lignée de la Cop21, alors qu'"en matière de fret, la SNCF a abandonné la Bretagne en 2006", contraignant les agriculteurs à concevoir une alternative.
"Ça reste un projet pertinent, un projet rentable"
Depuis ses débuts, Combiwest a régulièrement dénoncé les "entraves" mises, selon elle, à son développement, et les "manœuvres anticoncurrentielles visant à l'empêcher de faire circuler ses trains de fret", de la part de la SNCF et de ses filiales. "En cinq ans, il n'y a pas eu une semaine où nous n'avons pas eu à subir quelque chose" de cette nature, a assuré Jean-François Jacob. Pour autant, la société affirme n'avoir eu de cesse d'augmenter le flux de marchandises transportées depuis sa création, pour atteindre l’équivalent de 30.000 conteneurs de camions sur les rails en 2015, soit quelque 30.000 camions de moins sur les routes.
"Complexité du ferroviaire"
De son côté, SNCF réseau a estimé que Combiwest avait vraisemblablement sous-estimé la "complexité du ferroviaire". "Le système ferroviaire est beaucoup plus complexe que le système routier. Il a des contraintes qu'il faut prendre en compte", a déclaré Pierre Hardy, directeur du pôle clients et services de SNCF réseau Bretagne et Pays de la Loire. "On a travaillé avec Combiwest sur le sujet, avec l'idée de voir comment faire évoluer le modèle", a-t-il dit. Cette "complexité du ferroviaire" est liée à la fois au grand nombre de "sillons" (plages horaires, NDLR) gérés chaque année (6 millions en France, dont 1.000 pour Combiwest), complexité accrue par les travaux en cours, en particulier la LGV en construction jusqu'à Rennes, a souligné Pierre Hardy. "Le modèle ferroviaire est un modèle avec lequel il faut composer", a-t-il dit, tout en déplorant la liquidation de la société bretonne. "Nous faisons partie de ses créanciers. Il n'y avait donc aucune raison qu'on lui mette des bâtons dans les roues", a-t-il dit.
Combiwest, créée en 2009 mais dont l'activité n'a débuté qu'en 2011, effectuait des liaisons quotidiennes entre la Bretagne, les Pays de la Loire et les régions Rhône-Alpes et Paca via deux lignes directes, ainsi que via des lignes interconnectées. Fondée en 1961, la Sica de Saint-Pol-de-Léon est également à l'origine de la création en 1972 de la compagnie maritime Brittany Ferries, lancée initialement avec cette même idée de favoriser les exportations de légumes bretons vers la Grande-Bretagne. La Brittany Ferries, premier employeur de marins français, emploie quelque 2.080 salariés à l'année. Ses lignes relient la France à l'Angleterre, l'Irlande et l'Espagne. Elle a transporté en 2015 plus de 2,5 millions de passagers, à 85 % anglophones.