L’Union des ports de France (UPF) avait choisi de consacrer son webinaire du 13 avril à la stratégie nationale portuaire. Nicolas Trift, sous-directeur des ports et du transport fluvial au ministère de la Transition écologique, a rappelé les grandes lignes de cette stratégie nationale qui avait été présentée par Jean Castex au Havre le 22 janvier dernier : outils de performance des chaînes logistiques, lieux privilégiés de la réindustrialisation, atouts de développement économique au service des territoires, accélérateurs de la transition écologique… les ports sont tout cela à la fois. Il a aussi souligné que la stratégie nationale portuaire était l’aboutissement d’une consultation très large, que le travail devait être poursuivi au niveau local pour décliner cette stratégie dans les différents ports et territoires, et enfin qu’un premier bilan de sa mise en œuvre serait tiré par le comité de pilotage qui doit se réunir avant l’été.
"L’espace manque pour de nouvelles implantations industrielles"
"Dans la foulée de la stratégie nationale portuaire, on a remis sur le métier le projet stratégique de Haropa", indique ainsi Stéphane Raison, qui dirige la fusion des trois ports. Il annonce l’adoption à la fin de l’année 2021 d’un projet stratégique où l’on va "retrouver dans les grandes lignes la stratégie nationale portuaire, avec beaucoup d’attention portée à l’industrialisation à travers la préparation du foncier." L’espace manque pour de nouvelles implantations industrielles dans les ports maritimes de l’axe Seine, et Stéphane Raison entend aller le chercher dans le domaine privé pour le mettre à disposition des opérateurs. Il affirme aussi l’importance du multimodal, ce qui à Haropa "passera avant tout par le fluvial, car le fer souffre de problèmes d’infrastructures".
"L’espace manque pour de nouvelles implantations industrielles"
"Dans la foulée de la stratégie nationale portuaire, on a remis sur le métier le projet stratégique de Haropa", indique ainsi Stéphane Raison, qui dirige la fusion des trois ports. Il annonce l’adoption à la fin de l’année 2021 d’un projet stratégique où l’on va "retrouver dans les grandes lignes la stratégie nationale portuaire, avec beaucoup d’attention portée à l’industrialisation à travers la préparation du foncier." L’espace manque pour de nouvelles implantations industrielles dans les ports maritimes de l’axe Seine, et Stéphane Raison entend aller le chercher dans le domaine privé pour le mettre à disposition des opérateurs. Il affirme aussi l’importance du multimodal, ce qui à Haropa "passera avant tout par le fluvial, car le fer souffre de problèmes d’infrastructures".
"Faire mieux plutôt que faire plus"
Si les ports d’outre-mer ne font pas l’objet d’un traitement à part dans la stratégie nationale portuaire, c’est qu’ils sont confrontés à des enjeux assez proches de ceux auxquels doivent faire face ceux de métropole, selon Éric Legrigeois, directeur général de Port Réunion. La déclinaison locale de la stratégie doit prendre en compte l’aérien comme seule concurrence locale au fret maritime. "La concurrence internationale s’exprime dans le transbordement qui peut apporter des flux nouveaux permettant de sécuriser les investissements portuaires et d'améliorer le coût d’usage des outillages".
Pour les ports décentralisés, c’est la transition énergétique qui confirme l’abandon du tonnage comme seul indicateur de performance. "Faire mieux plutôt que faire plus", résume Jérôme Giraud, le directeur des ports de Toulon qui concède toutefois que cela n’est pas propice au portage politique des projets. Selon lui, les ports décentralisés ont "un réel potentiel de contribution à la stratégie nationale portuaire mais sous conditions : intégration du changement de paradigme par les élus et décideurs, intégration assumée des complémentarités interportuaires par les Grands Ports maritimes, et intégration de nos investissements dans les plans de financement de l’État."
Les ports, des outils des collectivités
Les ports concédés, explique-t-il, doivent convaincre d’une part la collectivité locale qui est leur autorité concédante, et d’autre part l’État pour être inscrit dans les différents plans d’investissements. "Nous souhaitons être vus, aussi, comme réceptacles d’investissements structurants." Une vision partagée par Philippe Deiss, directeur général des Ports Normands, construction originale avec une seule autorité portuaire regroupant sept collectivités locales pour l’exploitation des ports de Cherbourg, Caen et Dieppe. "Les ports normands sont un des outils des collectivités pour créer de la valeur ajoutée et des emplois sur leur territoire. C’est cela qu’on nous demande, et non d’augmenter le tonnage."
Philippe Deiss, qui a précédemment dirigé le port de Rouen, estime que les ports décentralisés disposent d’une rapidité dans la prise de décision qui manque aux Grands Ports maritimes. Il dénonce le fait que, pour le plan de relance portuaire, "l’État ignore les ports décentralisés." Et conclut son propos en insistant lui aussi sur la nécessaire coopération entre ports d’État et ports décentralisés, rappelant que les ports normands, de Cherbourg au Tréport, sont officiellement des "ports partenaires" de Haropa.