Membre du collectif composé de groupements professionnels qui le 27 janvier a appelé à la mise en œuvre de l'Écotaxe, Transporteurs fluviaux de France (TFF) renouvelle seul, cette fois, ses inquiétudes auprès des pouvoirs publics. Dans un courrier adressé en avril à Ségolène Royal, ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, la filière de la voie d'eau explique les effets de la suspension de la taxe : "Sans compensation, elle aurait pour conséquence la dégradation de la qualité des réseaux d'infrastructures, retarderait des investissements porteurs d'une amélioration du service rendu, et rendrait difficile l'atteinte des objectifs de report modal fixés au niveau national comme européen.
"Développement des modes de transport alternatifs"
Car si en année pleine le produit de l'Écotaxe avoisinait le milliard d'euros, l'effet de levier en termes de trafics qu'elle représente était de quatre à cinq fois plus important". Pour TFF, l'Écotaxe a en effet pour mérite "d'imputer au transport routier ses véritables coûts et d'en affecter le produit au développement des modes de transport alternatifs". Dans ce contexte, la filière rappelle à la ministre ses priorités. "Elles portent sur l'aménagement des têtes de bassin à fort potentiel de trafics, et à la poursuite de la politique de connexion du réseau à grand gabarit à l'image du projet Seine-Escaut et son maillon français Seine-Nord Europe".
500 millions d'euros de travaux
Évoquant aussi la liaison Saône-Moselle/Saône-Rhône, ce vœu de densification du maillage fluvial "doit s'accompagner d'une meilleure connexion des corridors fluviaux à grand gabarit au réseau Freycinet et de la fiabilisation du réseau existant". Pour TFF, le report sine die de l'Écotaxe remet directement en cause 500 millions d'euros de travaux prévus en 2014 dans le domaine des infrastructures. "Il est vital de réintroduire un mécanisme financier avec le double objectif d'adresser un signal prix suffisant pour permettre de changer les comportements des chargeurs, et de procurer des ressources pour l'éco-mobilité au premier de laquelle doit se trouver le transport fluvial". Lors de son audition devant la mission d'information parlementaire présidée par Jean-Paul Chanteguet, Ségolène Royal a indiqué qu'aucune décision ne serait prise sur le dossier Écotaxe avant juin, soit après la remise des conclusions de ladite mission parlementaire, prévue le 15 mai, et de l'enquête sénatoriale sur le contrat Ecomouv attendue fin mai...