
La dernière étude de Xerfi-Percepta aborde les défis et opportunités du numérique dans les services logistiques et ses impacts sur les maillons de la supply chain © Geodis
La transformation numérique "fait voler en éclats le modèle linéaire de la supply chain basé sur des échanges cloisonnés entre les parties de la chaîne de valeur", constate Nicolas Le Corre. Pour le directeur d’études au sein de Xerfi-Percepta, cette transition implique d’ajuster les schémas "pour passer de la réaction aux événements à l’anticipation des risques" afin d’améliorer "l’expérience client, la productivité des opérations" et d’apporter "une visibilité et une traçabilité de bout en bout". Cette évolution se confirme d’ailleurs au travers du succès rencontré par les "tours de contrôle" qui proposent une vision à 360° et temps réel des chaînes d’approvisionnement. "Chez les prestataires logistiques et les transporteurs, ces stratégies se traduisent par des logiques de guichet unique" qui supposent des transformations opérationnelles et organisationnelles pour automatiser les back-offices, les tâches logistiques et favoriser la collaboration entre les fonctions.
Nouveau paysage concurrentiel
La transition numérique modifie aussi les positions et les offres logistiques. En témoigne selon Xerfi-Percepta l’investissement des compagnies maritimes dans la logistique contractuelle et la commission de transport illustré par la reprise de Ceva par CMA CGM. En témoignerait aussi l’internalisation par les e-commerçants d’une partie de leur logistique amont. Apparaissent en outre de nouveaux acteurs tels que les plateformes numériques qui interviennent sur les marchés de la commission de transport, le transport routier et le dernier kilomètre.
Nouveau paysage concurrentiel
La transition numérique modifie aussi les positions et les offres logistiques. En témoigne selon Xerfi-Percepta l’investissement des compagnies maritimes dans la logistique contractuelle et la commission de transport illustré par la reprise de Ceva par CMA CGM. En témoignerait aussi l’internalisation par les e-commerçants d’une partie de leur logistique amont. Apparaissent en outre de nouveaux acteurs tels que les plateformes numériques qui interviennent sur les marchés de la commission de transport, le transport routier et le dernier kilomètre.
"Le succès des «tours de contrôle» reflète la volonté d’une vision temps réel à 360° de bout en bout"
Ces mouvements s’accompagnent de nouvelles alliances entre prestataires, e-commerçants, transporteurs ou entre distributeurs, et des collaborations plus étroites avec des start-up de la robotique et de l’intelligence artificielle, éditeurs de logiciels, fournisseurs de services cloud et spécialistes des objets connectés. "Dans ce contexte, discerner où s’arrête la concurrence et où commence la coopération devient de plus en plus ardu" sachant que, pour Nicolas Le Corre, "la coopération entre partenaires et même avec des concurrents s’avère indispensable, en particulier sur la question des standards technologiques".
Secteurs en pointe et à la traîne
La transformation numérique n’est enfin pas homogène selon les maillons logistiques et suppose de relever plusieurs freins : "techniques et organisationnels comme le cloisonnement des bases de données ou le déficit d’expertise, psychologiques comme l’inertie des systèmes existants et la résistance au changement, puis économiques car le ROI peut être décevant ou long". Les enjeux d’interopérabilité, de conformité réglementaire et sécuritaire peuvent également freiner les projets.
Dans ce contexte, Xerfi-Percepta estime que les expressistes et les prestataires en logistique contractuelle ont pris une longueur d’avance tandis que les transporteurs routiers commencent à se tourner vers des commissionnaires digitaux. "En revanche, les commissionnaires de transport, les transporteurs maritimes et aériens accusent un certain retard et commencent à peine à prendre la mesure du phénomène numérique".: