La vallée de la Roya contre les camions de 19 tonnes

Élus et riverains de la route panoramique de montagne montant à la vallée des Merveilles et en Italie via le tunnel de Tende ont bataillé mardi 7 novembre devant le tribunal administratif de Nice pour obtenir sa fermeture aux camions de 19 tonnes, le plus souvent italiens. Un arrêté d'interdiction, le second depuis janvier, pris le 1er septembre par les maires de cinq communes (Breil-Sur-Roya, Fontan, Saorge, La Brigue et Tende), était contesté devant le tribunal par la préfecture des Alpes-Maritimes, qui a déjà fait annuler en juillet un arrêté similaire des deux communes directement sur le passage de la fameuse RD 6204. "Il n'y a pas d'arguments très clairs sur l'accidentologie", a soutenu à l'audience la représentante du préfet, Sylvie Falco. Les camions passant sur ces 100 km de route, dont un tiers de virages, construits à l'époque des diligences, font pourtant l'unanimité contre eux dans la vallée de la Roya. La perspective de l'ouverture d'un nouveau tunnel à Tende, en 2020, praticable par des camions de plus gros gabarit (au lieu de 3,9 mètres maximum actuellement), ajoute à l'inquiétude. "Tout le monde s'accorde sur une seule chose, la circulation dans la vallée est dangereuse et ne peut en aucun cas générer un trafic de poids lourds. Il suffit d'emprunter cette route pour en vérifier la sinuosité", a argumenté l'avocat des opposants Me Joël Blumenkranz. L'avocat a aussi rappelé "la taille impressionnante de ces camions, parfois des tracteurs-articulés avec d'énormes bahuts", "leur tendance (à la descente vers Vintimille) à prendre la totalité de la chaussée pour éviter les chutes de pierre" et l'existence d'un itinéraire bis par l'autoroute, ajoutant 20 euros de péage et "39 minutes de plus" aux 2 h 03 de parcours entre Vintimille et Cuneo.
Intervenant pour la fédération italienne des transporteurs Astra Cuneo et le cimentier italien Buzzi Unicem, Me Sylvain Salles a provoqué un éclat de rire général en affirmant qu'il n'y avait que quatre poids lourds par jour sur la route. À la surprise du tribunal, les transporteurs routiers des Alpes-Maritimes, la FNTR 06, ont pris fait et cause pour les riverains. "Il y a un véritable danger et l'arrêté permet de limiter les risques", a défendu Me Eric Borghini, rendant hommage aux maires attaqués, "des élus responsables qui veulent protéger leurs concitoyens et les professionnels de la route". Le tribunal administratif devrait rendre sa décision dans les prochains jours.

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