
À Port 2000, après CMA CGM avec la Générale de manutention portuaire (GMP), puis Maersk chez Terminal porte océane (TPO), il ne manquait plus que MSC, une des trois grandes «majors» mondiales du secteur conteneurisé, pour que le panorama soit complet.
Situé à l’ouest de Port 2000, le nouveau terminal de TNMSC, la joint-venture associant l'armateur Terminaux de Normandie (TN), la filiale du groupe normand Perrigault, s’étendra sur 1.400 mètres de quai et pourra accueillir les plus grands navires grâce à un tirant d’eau de 16 mètres. Le transfert de MSC s'effectuera en deux temps. Les travaux ont déjà commencé il y a un mois et demi et, dès la fin du mois de janvier, les grands navires de 14.000 EVP de l'armateur de Genève qui sont actuellement opérés au quai de l'Asie car ne pouvant pas passer sous le pont pour aller au quai de Bougainville basculeront sur les nouvelles installations de Port 2000.
Stefan Snijders, le directeur général de MSC France, qui se félicite que les travaux aient déjà commencé avec une première livraison fin janvier, indique que c'est le service Asie qui sera transféré le premier à Port 2000 chez TNMSC.
"Un basculement en deux phases"
Selon lui, les huit autres services opérés par le 2e armateur mondial au Havre basculeront «au fur et à mesure de l'avancement des travaux». On indique sur les quais normands que les nouvelles installations devraient être prêtes à la fin du premier semestre.
Pour sa part, Christian de Tinguy, directeur général de TNMSC, indique que les quatre premiers portiques seront transférés vers Port 2000 pour que les premières installations soient opérationnelles fin janvier et que les trois autres quitteront les bassins historiques avant l'été 2012 pour équiper les trois autres postes à quai.
Selon lui, il s'agit d'outillages de grande dimension qu'ils ont acquis ces dernières années en prévision de Port 2000. À l'exception de matériel terrestre, la joint-venture n'aura donc pas à procéder à de nouvelles acquisitions. M. de Tinguy souligne que cinq des sept portiques sont des «double trolleys».
La société TNMSC a planifié la réalisation de l’ensemble de son terminal à Port 2000 sous l’angle de la multimodalité. Au-delà d’une zone d’échanges dédiée au trafic routier, le terminal comprendra un grand chantier ferroviaire situé en arrière du terminal ainsi que l’exploitation de solutions fluviales, afin de consolider l’ensemble des flux massifiés.
Marque de confiance
«Après l'éolien, l’investissement de TNMSC est une excellente nouvelle pour le port du Havre, confie Hervé Cornède, directeur commercial du GPMH. En premier lieu, parce qu'il montre que la mise en œuvre de la réforme portuaire offre de la lisibilité à nos clients sur les atouts du port du Havre. Ensuite parce qu’il s’agit d’un signe très fort de confiance de la part de MSC, 2e armement mondial, et du groupe de manutention Perrigault. Cette annonce est le déclencheur du nouveau départ et de la nouvelle dynamique du port du Havre». Gilles Fournier, président du Conseil de surveillance du GPMH, se félicite quant à lui de voir Le Havre "capable d'accueillir sur Port 2000 ces navires d'après-demain qui atteindront 550 mètres de long". Les quatre postes destinés à TNMSC ont nécessité un investissement public de 270 millions d'euros, comprenant les travaux de mur de quai, de dragages et l'aménagement de dessertes associées.
Selon Stefan Snijders, la stratégie incitant MSC à investir au Havre sur Port 2000 ou à Fos aux côtés de Seayard sur Fos 2XL est identique. Il s'agit aussi bien de conquérir des parts de marché auprès de la clientèle liée à l'hinterland des deux ports que de gagner du volume en matière de transbordements.