Le Havre : armateurs et agents maritimes entre défis à relever et optimisme

La pression sur les taux de fret est forte, les réglementations et tâches administratives de plus en plus lourdes, mais le Groupement havrais des armateurs et agents maritimes se veut optimiste.
Pas de président, mais trois vice-présidents, et donc trois discours. Le Groupement havrais des armateurs et agents maritimes (Ghaam) qui n’a plus de président depuis un an, faute de candidats à la fonction, s’est exprimé à trois voix, le 12 janvier, lors de la traditionnelle cérémonie des vœux de l’association qui regroupe 43 organisations adhérentes, représentant 3.000 salariés. Jean-Marc Peltier (Worms) a rappelé «la demande de plus en plus lourde de tâches administratives et de réglementations communautaires, sans contrepartie». Et de citer : les certificats d’exonération de TVA pour les navires de lignes régulières ; la mise en place de la nouvelle législation, avec l’Office européen de lutte antifraude (Olaf), nécessitant la transmission dématérialisée à l’autorité de tous les mouvements de conteneurs, vides ou pleins ; le déploiement du système de guichet unique portuaire de nouvelle génération, S One ; la gestion des déchets, ou encore la sûreté des navires et des installations portuaires (code ISPS).

"Attirer de nouveaux trafics"

Or, a rappelé Jean-Marc Peltier, «il faut bien prendre conscience que l’armateur souhaite avant tout remplir son navire et ce, en escalant dans le moins de ports possible ; alors notre rôle est, localement, déterminant pour l’avenir du port du Havre». L'objectif premier est d'«attirer de nouveaux trafics trop souvent détournés sur nos ports voisins, tels que le roulier, les fruits et légumes, le Brealbulk, la chimie…»
Pour le vice-président Matthieu Dehais (Cosco Container Lines), 2016 s’annonce comme «une nouvelle année de défis». La course au gigantisme, avec 110 navires de 18.000 à 22.000 EVP en commande «touche non seulement les grands mais aussi les armements médians». Et si Le Havre, qui compte environ 6.000 escales par an, a les capacités nautiques et techniques pour accueillir ces géants des mers, il lui reste à améliorer le système d’évacuation des conteneurs, selon le Ghaam : il est insuffisant en cas de pics d’activité, faute de fonctionnement du terminal multimodal, en panne, et faute de liaison fluviale directe avec les quais de Port 2000. Le système des rendez-vous sur les terminaux portuaires, effectif depuis 2014, régule le flot des transporteurs routiers mais n’évite pas notamment les attentes du lundi sur «un port principalement desservi le week-end». «Un port ne doit pas être un goulet d’étranglement, a insisté Matthieu Dehais, mais bel et bien un facilitateur pour évacuer et réceptionner des conteneurs, pleins comme vides».
Le bilan 2015 du port du Havre n’a pas encore été communiqué, mais les chiffres à fin novembre montraient une croissance du trafic maritime de + 2,5 % par rapport à 2014, à 63,6 millions de tonnes, essentiellement tirée par les vracs liquides (+ 7 %). Côté conteneurs, le trafic a baissé de 2,1 % à 23,39 millions de tonnes. Avec 2,3 millions d’EVP (+ 0,3 %), le port est bien loin des 3 millions de conteneurs promis début 2015, par les acteurs locaux. Mais le tout nouveau troisième vice-président du Ghaam, Benoît Douillet (MSC), a opté pour un discours optimiste. Il n’a pas manqué de saluer «les efforts menés dans un port qui a atteint sa maturité et offre les meilleurs services portuaires d’Europe». Misant sur l’amélioration des cadences de chargement, l’absorption des pics d’activité, la stabilité du climat social, Benoît Douillet préfère mettre la priorité sur «le qualitatif, la fiabilité et les investissements».

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